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De Nuits plurielles, paru en 2019, à Entre mes insomnies qui paraît ces jours-ci, il s’est écoulé environ mille et une nuits. Catherine Coutu et Bertrand Pouyet, tous deux nômes à part entière au sein du binôme Bronswick, en ont profité pour écrire des contes réalistes en s’inspirant des allégresses et aléas de leur existence ici-bas. Puis ils ont donné cours à la suite de leur mission artistique, c’est-à-dire faire de ces histoires des chansons, en leur créant des écrins électro-pop raffinés. À vue d’oreille, cette proposition a tout pour séduire le musicophile. Et si ce dernier s’y attarde le moindrement, il en tirera des bénéfices pas du tout marginaux. Résumons ainsi la patente : la musique, c’est faire du bien à autrui, mais également à soi. Pan M 360 a discuté de tout ça avec Bronswick.
Pan M 360 : Bravo pour votre nouvel album, Entre mes insomnies. Et mention spéciale à ce titre épatant! Votre musique est parfois mélancolique, mais généralement dénuée d’angoisse. Elle est aussi paisible, souvent plus méditative que dansante, en fait. Plus cérébrale que l’électro-pop « standard », sans être froide pour autant. C’est un beau créneau!
Bertrand : Merci beaucoup, on essaie de faire une pop qui peut coller à différentes humeurs.
Catherine : Yé! Oui on tombe parfois dans la mélancolie et dans la réflexion, sans nécessairement devenir complètement angoissés par les sujets. C’est vraiment ça! Je pense que ça reflète bien nos personnalités, qui sont extraverties sans être trop tonitruantes; on fait de la musique pour la nuit, mais pas nécessairement pour les gros partys, juste des nuits fun, planantes et libres!
Pan M 360 : Je voulais vous demander si le nom de votre duo avait plus à voir avec le groupe new wave rennais Complot Bronswick qu’avec le Nouveau-Brunswick, mais je me suis rendu compte qu’on vous avait déjà posé cette question il y a quelques années! Donc, j’ai appris que vous vous étiez inspirés du titre d’un film d’animation de l’ONF, L’affaire Bronswick, et que vous ne connaissiez pas Complet Bronswick à l’époque. Est-ce que cette coïncidence a piqué votre curiosité, quant à ce groupe? Vous pourriez être des cousins musicaux pas si lointains!
Bertrand : On est allé écouter Complot Bronswick, c’est très bon, mais c’est manifestement notre cousin énervé!
Catherine : J’aime beaucoup ce groupe! Je suis super fan de new wave même si, en effet, je ne connaissais pas le groupe avant la sélection de notre propre nom. On pourrait faire un featuring avec eux, ce serait drôle!
Pan M 360 : L’électro-pop actuelle peut s’avérer très référentielle, notamment au regard des formations pionnières des années 1980. Depuis Errances, votre premier microalbum paru en 2015, votre musique semble s’affranchir de plus en plus de ces influences, outre les rappels inévitables et occasionnels que suscitent certains passages. Est-ce que cet affranchissement s’opère naturellement ou consciemment?
Bertrand : Toute cette évolution s’est faite inconsciemment. On écoute énormément de musique de tous les styles. On est forcément encore influencés, mais on essaie de plus en plus de faire une musique qui nous correspond, sans réfléchir en termes de style. D’ailleurs, l’idée de styles musicaux a de moins en moins de sens, à mon avis. Tout le monde a accès à toutes sortes de musique; donc aussi bien pour les auditeurs que pour les créateurs, je pense que ce qui devient intéressant, c’est d’offrir quelque chose qui reflète la personnalité du band, et pas un cahier des charges précis et attendu.
Pan M 360 : Selon l’une de vos notices biographiques, c’est plutôt Catherine qui écrit les textes, tandis que Bertrand s’occupe de la machinerie. Est-ce que ça reflète toujours la réalité?
Bertrand : Depuis le début, on travaille de la même façon, je compose des pièces instrumentales, Catherine sélectionne celles qui lui parlent, puis nous trouvons ensemble la mélodie vocale et un thème. Ensuite, on écrit les paroles ensemble. C’est la première fois, pour nous deux, que nous arrivons à écrire avec une autre personne… et c’est vraiment vraiment le fun!
Catherine : Composer les textes avec Bert fait partie de mes moments préférés, chez Bronswick! Des fois c’est super facile, des fois ça ne se termine jamais! Mais ce sont toujours de belles soirées où on se creuse la tête en buvant quelques verres et en placotant, j’adore ça!
Pan M 360 : Lorsqu’on s’attarde le moindrement à vos textes, on constate qu’ils sont extrêmement soignés : vocabulaire juste et riche, aucun franglais. De plus, ils sont intemporels et universels en ce qu’ils ne comportent pas d’allusions culturelles, qu’il s’agisse de personnages, d’événements, de marques et ainsi de suite. C’est voulu?
Bertrand : On a toujours évité les textes trop anecdotiques, on essaie d’aborder des thèmes qui reflètent ce qu’on a vécu, mais à chaque fois en essayant d’y apporter une touche de poésie. Donc, on évite les références trop flagrantes. On veut que chaque auditeur puisse se faire sa propre lecture du morceau, et peut-être y trouver quelque chose qui fait écho à ses propres émotions et à son propre vécu.
Pan M 360 : Rayon matos, comme on dit, est-ce que vous puisez autant dans les synthés rétro que dans l’appareillage de pointe?
Bertrand : La première phase de composition est faite avec des plugiciels. Ensuite, quand on retravaille les morceaux, on y inclut des synthés rétro pour apporter un peu plus de grain. Bref, le meilleur des deux mondes !
Catherine : Je suis super fan de synthétiseurs analogiques et j’en ai quelques-uns! J’aimerais bien en jouer live d’ailleurs, mais ça prendrait un roadie et une grosse équipe de prod derrière nous!
Pan M 360 : Vous vous produirez en première partie de Charline Mignot, alias Vendredi sur Mer, le samedi 30 avril au Théâtre Fairmount. Ce sera un programme tout à fait cohérent, musicalement! Est-ce que vous l’avez déjà rencontrée?
Bertrand et Catherine : Ce sera notre première rencontre, mais on a très hâte, on trouve qu’il y a une parenté musicale. Ça va être une belle soirée!
Pan M 360 : Merci beaucoup de nous avoir accordé cette entrevue, et longue vie à Bronswick!
Bertrand et Catherine : Merci Pan M 360!