L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
L’énergie contagieuse de Senaya
Crédit photo : Peter Graham
Avant l’entrée sur scène de Senaya, la présentatrice de la soirée avait comparé la voix de la chanteuse guadeloupéenne à celle de Billie Holiday ou encore Nina Simone. Rien de moins. La barre était donc haute, et Senaya a été amplement à la hauteur des attentes. Tout au long de sa prestation, le public a été gâté par une sélection musicale laissant apprécier l’étendue de la maîtrise musicale de Senaya. Jazz, blues et soul côtoyaient des rythmes typiquement guadeloupéens, tels que le zouk ou le gwoka.
Durant toute sa prestation, Senaya a dansé au rythme de la musique, même lorsqu’elle prenait sa guitare joliment décorée. Les musiciens qui l’accompagnaient faisaient également partie de la fête. Ils ont eux aussi pu démontrer leur virtuosité en prenant des solos à différents moments de la soirée. L’énergie de Senaya était contagieuse et s’est rapidement répandue dans la foule. La chanteuse s’adressait fréquemment aux spectateurs, se disant touchée de voir les gens s’amuser. Malheureusement, le temps est passé trop vite, et il fallait déjà laisser la place à d’autres artistes. Senaya semblait vouloir continuer à chanter toute la soirée, et le public l’aurait assurément suivie avec plaisir dans ce voyage à travers les styles et les continents.
Elena Mandolini
Sophie Lukacs : Un bain de beauté et de douceur au Balattou
Crédit photo : Jeszika Paulusz
Si la première partie du concert de Sophie Lukacs a été plombée par des pépins de micro et de fils qui ne fonctionnaient pas hier soir au Balattou, la beauté de sa musique , elle, n’a pas été entamée un seul instant. On a vu la jeune musicienne faire preuve de résilience et de patience pendant que le technicien de son essayait de son mieux de régler les problèmes persistants. Ajoutez à cela le fait que la jeune musicienne ne jouait pas sur sa kora habituelle : cette dernière ayant été gravement endommagée lors d’un transport, eh oui, en avion… Bref, on a bien senti la korafola (joueuse de kora) un peu déçue par ce faux départ, mais le plaisir est revenu au fil du concert et surtout en deuxième partie. La musique de Lukacs, en majorité des compos tirées de son album Bamako, est toute en teintes délicates, même dans les passages plus énergiques. Une douce mélancolie s’en dégage et trempe les mélomanes dans un bain d’impressions souvent contemplatives. Une soirée à contre-courant de ce que l’on entend au Balattou d’habitude, et qui fait beaucoup de bien! Sophie était accompagnée de musiciens de superbe talent : Noel Mpiaza à la calebasse, Laszlo Koos au violoncelle et Elijah Mansevani à la guitare. Ce qui m’amène à une aimable suggestion : avec de tels interprètes improvisateurs à ses côtés, il faut absolument leur laisser plus de place et de temps pour s’envoler!
Frédéric Cardin
Team Salsa Sextet aux origines de la salsa
C’est un voyage vers la source même de la salsa que Team Salsa Sextet propose à la grande foule amassée au pied de la scène TD – Radio-Canada. Ce style musical, originaire de New York, doit son essor aux immigrés principalement cubains et portoricains. Les musiciens étaient manifestement impatients de jouer, encouragés par les cris de la foule qui réclamait plus de musique. L’on vient pour la salsa, on reste pour les musiciens. Les rythmes entraînants du groupe faisaient danser même les fans les plus éloignés de la scène.
En effet, on ne se lasse pas de la voix puissante du chanteur, des harmonies savoureuses des autres membres du sextuor, et on reste accroché, fasciné, hypnotisé, par les solos de clavier. Le chanteur a une présence formidable sur scène, celui-ci s’adressant souvent à la foule en espagnol pour demander si tout le monde s’amuse bien. La fête battait son plein!
Elena Mandolini
Yemi Alade comble ses fans et les nouveaux venus
Crédit photo : Luna Choquette Loranger
En cette belle soirée de juillet, le Festival International Nuits d’Afrique a accueilli l’une des plus brillantes stars d’Afrique, Yemi Alade. La foule amassée devant la scène TD – Radio-Canada bourdonnait d’impatience alors qu’une véritable légion de fans se rassemblait de tous les horizons pour assister à la performance du chanteur et compositeur nigérian à ciel ouvert. Vêtue d’un superbe justaucorps argenté, Yemi avait une présence scénique tout à fait magnétique, et sa grâce et sa maîtrise de la scène en tant qu’interprète étaient évidentes tout au long de la soirée. Elle a engagé sans effort le public entre et même pendant ses chansons, établissant une connexion qui transcende toutes les barrières linguistiques. Aux côtés de ses deux danseurs et d’un groupe de soutien très compétent, Alade a interprété un set qui plaira aux fans et aux nouveaux venus, avec des tubes comme « Oh My Gosh » et « Come and See My Moda » faisant chanter la foule en un rien de temps.
Un moment particulièrement agréable s’est produit lors de l’un de ses numéros les plus lents, lorsque la foule s’est tue en regardant Alade afficher ses acrobaties vocales en acapella, devant une mer de téléphones portables qui se balancent et brillent comme des bougies dans la nuit. Les deux danseurs ont eu leur temps sous les projecteurs avec des routines de danse vraiment électriques tout au long du set. C’est vers la fin de son set qu’Alade a interprété l’un de ses plus grands succès, « Johnny » et il va sans dire qu’elle a quitté la scène sous un tonnerre d’applaudissements et pour moi, cette soirée a confirmé son statut de superstar mondiale.
Varun Swarup