L’équipe de PAN M 360 est très présente à la Virée classique, présentée par l’OSM. Sur le terrain, dans les activités gratuites et les concerts en salle, Alain Brunet, Alexis Desrosiers-Michaud et Alexandre Villemaire rendent compte de ce qu’ils ont vu et entendu aux évènements présentés à Montréal jusqu’au 18 août.
Intitulé Sur les traces de Madame de Staël, Esther Laforce, bibliothécaire à la BAnQ, proposait un parcours musical à travers une partie de l’œuvre de la femme de lettres française et genevoise accompagnée par le harpiste Antoine Malette-Chénier. C’est le roman Corinne ou l’Italie qui servait de trame de fond au récit. Le public était amené à découvrir le personnage éponyme de l’autrice, une poétesse italienne, et de son histoire d’amour avec Lord Oswald Nelvil, un noble anglais. La recherche soutenue et le récit brossé encore une fois très justement construit par Esther Laforce se présentent comme une forme de déambulatoire où l’on suit l’évolution de la relation entre les deux protagonistes, notamment à travers leur état d’âme et à travers différents lieux mythiques de l’Italie, de Rome en passant par le Royaume de Naples. Commentant musicalement l’action avec des pages tirées essentiellement du répertoire pour harpe du XVIIIe siècle (Krumpholtz, Petrini, Naderman), Antoine Malette-Chénier a joué son rôle à la perfection, incarnant à sa façon le personnage de Corinne dont la lyre était l’instrument de prédilection. Ses interventions étaient tour à tour empreintes de légèreté, de mélancolie et de tourment.
Malgré une bonne prestation musicale, nous avons trouvé plus difficile de connecter avec le récit et ses personnages, comparativement à l’année dernière où la relation épistolaire entre George Sand et Frédéric Chopin offrait des moments plus légers et même humoristiques. Ici, le style du langage et la teneur du propos demandent une concentration un peu plus soutenue et intérieure, que l’emplacement ouvert et semi-achalandé de l’Espace GEL rend plus difficile à apprécier pleinement.