Notre collaborateur Jacob Langlois-Pelletier passe une large part du week-end au festival Santa Teresa. À son programme: Loïc Lafrance, Laraw, Caravane, Thierry Larose. Suivez le guide !
Quand le sherif fait la loi
Guitare à la main et arborant un chapeau à paillettes, l’auteur-compositeur-interprète Loïc Lafrance fait son entrée sur la minuscule scène Desjardins. « Ce soir, c’est moi le shérif », lance-t-il avant de débuter. Accompagné de son band, l’artiste du Bas-Saint-Laurent surprend avec des rythmes dansants et entraînants. On comprend tout de suite que les refrains constituent l’attrait principal de sa musique; mention honorable à celui de son morceau Clarence (les cowboys dans les magazines) qui a particulièrement plu aux festivaliers amassés aux abords du plateau. Au fil de son spectacle, le shérif a tiré dans tous les sens, touchant les cibles du rock et du folk puis en effleurant celle de la pop.
Âgé de 22 ans, Loïc Lafrance tentera de l’emporter en finale des Francouvertes 2024, lundi prochain. Au vu de l’éclectisme de sa proposition et son attitude déjantée, on comprend tout de suite pourquoi les Montréalais ont été charmés par son art depuis le début du concours. Bien que son œuvre soit un tantinet générique, elle fut suffisamment sympathique pour bien débuter la soirée du côté de Sainte-Thérèse.
Laraw, pop authentique à souhait
Quelques minutes après la prestation de Loïc Lafrance, c’était au tour de Laraw de monter sur scène, cette fois-ci du côté de la Microbrasserie Le St-Graal. Située au fond du bar et accompagnée d’une choriste et d’un guitariste, la Montréalaise a proposé une version acoustique de son premier album Quarter Life Crisis. Paru le 3 mai dernier, le projet de l’autrice-compositrice-interprète est une transposition musicale de texte issue de son journal intime des dernières années. Récemment, Pan M 360 s’est entretenu avec la chanteuse de 28 ans afin d’en connaître plus sur son processus créatif, voici le lien vers l’entrevue -> https://panm360.com/interviews-panm360/laraw-melodies-dun-journal-intime/
Dans cette formule intimiste, Laraw a donné une deuxième vie à ses différents morceaux; les sonorités rock bien présentes sur sa récente offrande se sont dissipées, laissant une place prépondérante à la pop. Sous étiquette Bravo Musique, sa délicatesse, son authenticité et son charisme sont à noter. Prêt à parier qu’elle sera à surveiller au cours des prochaines années, du moins le potentiel y est bien présent.
Le rock puissant et sans complexe de Caravane
Six ans après leur projet Supernova, le groupe francophone Caravane a récemment fait son retour avec IV, quatrième album de la formation. Originaire de la ville de Québec, le band offre une musique rock simple, mais ô combien efficace. Avant Karkwa, groupe qui leur a d’ailleurs donné envie de chanter en français, le chanteur Dominic Pelletier et sa bande se sont assurés de décoiffer les amateurs et amatrices présents devant la grande scène. Le frontman possède une belle voix et s’apposent de façon splendide à la trame sonore du groupe grandement inspiré rock des années 90.
Plus les titres s’enchaînent, plus Caravane se déchainent. Pendant son titre Wô Menute, Dominic Pelletier est descendu dans la foule pendant que les musiciens se donnaient à cœur joie. Malgré cette finale quelque peu cacophonique, Caravane a définitivement fait bonne impression à leur retour. « En cas de doute, gaz au boute » est sans équivoque le dicton qui symbolise le mieux ce groupe qui revendique que le rock n’est pas mort.
Coucher de soleil et poésie avec Thierry Larose
Quoi de mieux pour laisser retomber la poussière à Santa Teresa que l’arrivée de Thierry Larose sur scène. Acclamé par la critique pour son album Sprint! et sa récente tournée en compagnie de Lou-Adriane Cassidy et Ariane Roy, le jeune parolier a le vent dans les voiles et s’impose de plus en plus comme l’un des piliers musicaux importants de sa génération. Dès son entrée, Larose a offert Portrait d’une Marianne, imposant titre folk rock de sept minutes sur lequel s’ouvre son dernier projet. Graduellement, le soleil disparaît à l’horizon et les mélodies du Québécois continuent de charmer la foule du festival.
Pour sa prestation, Thierry Larose est accompagné de son band. Lou-Adriane y fait partie et l’accompagne à la guitare, tambourine, clavier et au chant. La chimie s’opère à merveille entre les deux protagonistes, Larose et Cassidy s’échangent les regards et les sourires. Nul doute, ils s’éclatent sur scène et c’est drôlement contagieux.
Joie, tristesse, mélancolie, nostalgie; sa poésie nous fait voyager à travers une vaste palette d’émotions tout en ayant cette envie incessante de taper du pied. La simplicité du jeune homme est plus que bienvenue sur la scène québécoise.