En plat de résistance en cette soirée dominicale des Suoni, soit un 22 juin 2025, le clarinettiste, compositeur et improvisateur François Houle ramenait une pièce substantielle de son ouest adoptif (Colombie Britannique) : The Secret Lives of Color est une suite inspirée de l’autrice Kassia St.Clair au sujet de la couleur.
Les liens avec la musique y sont ici explorés, et l’équipe de recherche ne compte que des musiciens de grande réputation,du Canada, de France et des USA : Gordon Grdina (oud), Myra Melford (piano), Joëlle Léandre (contrebasse) et Gerry Hemingway (batterie). On y observe un très bel équilibre entre la délicatesse des cordes (oud et contrebasse), les subtilités pianistiques et le jeu très libre des percussions, sans compter évidemment du jeu impressionniste de François Houle dans ce contexte.
Avant quoi un tandem féminin nous a suggéré un dialogue riche et soutenu entre piano et trompette. La pianiste manitobaine Marilyn Lerner est une incontournable du jazz canadien et on peut désormais en dire tout autant de la trompettiste Nicole Rampersaud, ces musiciennes d’expérience maîtrisent parfaitement les codes les plus récents de l’improvisation à la fois libre et structurée à travers un lexique des plus élaborés.
De Melbourne, Australie, le quatuor Open Thread regroupait précédemment la violoncelliste canadienne Peggy Lee, le saxophoniste Julien Wilson, le guitariste Theo Carbo et le batteur Dylan van der Schyff ont offert un set très jazz de chambre. Les rythmes y furent solidement exécutés, on était dans le binaire-ternaire et dans les mesures composées. La guitare était plus contemporaine que jazz moderne le suggère et jouait un rôle de coloriste dans ce contexte, alors que les thèmes était souvent servis en tandem saxo-violoncelle, unisson ou contrepoint, improvisations tonales, atonales ou finement bruitistes, pour constituer un tout cohésif.
En fin de soirée, il fallait descendre au sous-sol de l’édifice, soit la Soterrenea où se produisait le tandem Mestizx, constitué de la chanteuse et multi-instrumentiste bolivienne Guardia Ferragutti et le batteur Frank Rosaly. Renforcés par des musiciens locaux (basse, trompette, électronique), Mestizx infuse dans sa théière des racines latines et autochtones (Bolivie, Brésil, Puerto-Rico) dans un folk-jazz-rock-latino-expérimental pas piqué des vers. Il faudra désormais suivre la trajectoire de ces artistes des plus créatifs. Vraie découverte!