La SMCQ présente du 3 au 5 novembre un véritable marathon pianistique. Une série de huit concerts sera présentée à la salle de concert du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal et se présente comme un rendez-vous à ne pas manquer en piano contemporain. L’équipe de PAN M 360 assiste à cet événement et vous font part de leurs impressions tout au long de ces trois jours.
Au début de l’après-midi dominical, Erik Bertsch interprétait une œuvre ambitieuse, composée en 1976 par Marco Stroppa, et retouchée au fil du temps: Miniature estrose – Primo libro.
Pendant une heure approx, nous avons été plongés dans une esthétique typique de cette époque où l’atonalité, l’arythmie et des procédés atypiques d’ajustement des pédales (pour en varier la réverbération) servaient des constructions éminemment complexes à exécuter, exigeant une grande virtuosité.
Déployée en 7 parties précédées d’un ajustement des pédales du piano, cette œuvre implique effectivement différentes techniques pianistiques et intentions « dramatiques », parfaitement inscrite dans l’époque de la conception de cette œuvre. La variété des effets exécutés par Erik Bertsch est tout simplement remarquable: trilles insistantes, clapotis harmoniques, clusters de notes exécutées par les deux mains, salves percussives, effets de réverbération sur tout le registre du clavier, usage interne de la table d’harmonie, on en passe.
Au milieu des années 70, cette esthétique atonale sans compromis tonal ou modal dominait encore largement le paysage de la musique contemporaine, et l’on peut aujourd’hui voir dans cette œuvre un document historique à tout le moins instructif.
En fin de programme, la mezzo soprano Marie-Annick Béliveau “accueillait” les mélomanes à la sortie de la salle du Conservatoire pour y exécuter en plus ou moins une dizaine de minutes deux titres consécutif du compositeur montréalais Sandeep Bagwati – Raggerlieder et Virelais for Virus Days, cette dernière étant un discours atonal sur fond linéaire de fréquences électroniques.