classique moderne

Festival classique hivernal de l’OSL | Racine commune, en parfaite harmonie

par Hélène Archambault

Pour clôturer le Festival classique hivernal de l’OSL, Diane Caplette a mené l’Harmonie Laval avec musicalité, précision rythmique et continuité dans le tempo. Sa solide technique de bâton laisse les instruments de l’orchestre s’exprimer tour à tour. Résultat? Les musiciens partagent un réel plaisir et le transmettent aisément à l’auditoire, constitué d’au moins trois générations. Ah oui, et comme ce serait redondant d’en parler à chaque pièce, j’aimerais mentionner d’emblée le travail des percussions. Elles ont ponctué ce concert de petites merveilles. 

D’entrée de jeu, ce sont des concepts rythmiques et harmoniques que nous offre A Barrie North Celebration, du compositeur québécois André Jutras, reconnu pour sa contribution au répertoire des ensembles à vents. Jocelyn Veilleux, cor solo de l’OSL depuis 1986, transporte ensuite le public dans un monde de sonorités riches lors de son interprétation tout en nuances du Concerto pour cor no. 1, en mi bémol majeur, op. 11 de Richard Strauss (arr. John Boyd). 

Suit Madurodam, composée et arrangée par le Néerlandais Johan de Meij. Inspirée par Madurodam, ville miniature hollandaise constituée de maquettes à l’échelle 1/25, cette suite est composée de huit parties miniatures. L’orchestre ne semble pas se prendre la tête devant l’exigence qu’imposent les nuances, les inflexions rythmiques et les accents. C’est avec entrain que le piccolo et le tambour annoncent la journée dans Réveil et que les Petits soldats paradant au son des cors devant les mini baraquements. Plus solennelle, la mélodie de Binnenhof lance le thème mélodique, les Petits moulins offrent une valse entrainante, et le Nocturne fait jouer les basses de l’orchestre à l’unisson. La 6e partie, l’Église de Westerkerk, reprend le thème dans une valse, le Château de Muiderslot est une pavane et la Grande finale relance le thème des moulins puis celui du Binnenhof. Je parie que la ville miniature supplantera les tulipes dans l’imaginaire collectif !

Après ce paysage sonore rassurant, la seconde partie nous plonge d’emblée au cœur de la Taïga. Taïga, de Ilari Hylkilä est un véritable écran géant sonore. La pièce s’ouvre sur de grands espaces froids et quand la tempête se lève, les gammes chromatiques ascendantes et descendantes effrénées des flûtes projettent un air cristallin dans la salle. La trompette puis les cors annoncent l’apaisement et nous révèlent la majesté du paysage. L’office du Tourisme Finlandais a du matériel pour convaincre le snowbird le plus endurci de délaisser la Floride au profit d’une contrée plus fraîche. C’est ensuite au tour du clarinettiste Jean-François Normand de ravir le public. Le Concertino pour clarinette en mi bémol majeur, op. 26, dans des arrangements de Alfred Reed, démontre l’étendue du registre de l’instrument et la virtuosité de l’interprète. Le concert se clôt avec Noah’s Ark, de Bert Appermont, chef d’orchestre et compositeur belge. Ce tableau musical du récit biblique évoque le Message, la Parade des animaux, aux motifs musicaux variés, la Tempête dans laquelle les clarinettistes personnifient le vent et troquent les clés pour les mains, et l’Espoir où tout renaît. Ce fut un après-midi harmonieux à souhait, avec quelques couacs, peu nombreux et vite oubliés. L’Harmonie Laval, que Caplette dirige depuis 2019, est un orchestre à vent semi-professionnel. Ce qui me laisse penser qu’il ne faut pas avoir peur des amateurs, surtout  quand ce terme désigne ce que j’ai entendu aujourd’hui.

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