On dit de Subhira Quinteto qu’il est un des ensembles les plus innovants du Chili. Le groupe existe depuis plus d’un quart de siècle et jouit d’une belle réputation internationale, et parcourt le circuit des musiques du monde. Visiblement, Montréal ne figurait pas encore dans les villes conquises jusqu’alors, c’était le temps d’un rattrapage sur la Place des Festivals, le mercredi 6 août.
Leurs compositions intègrent des musiques autochtones à une sorte d’avant-rock contemporain, assez savant pour ses choix rythmiques (presque toujours des mesures composées) et son esthétique prog rock ou math rock assortie de musique contemporaine occidentale. Leur leader, claviériste et compositeur, Subhira (Rodrigo Cepeda) est bardé de prix, professeur de composition à l’École de Musique Moderne et dirige le label Mundovivo. La formation paritaire est composée de l’excellente batteure Emai Cepeda, de la violoniste Danka Villanueva et de la flûtiste Ema Morales , sans compter le violoncelliste Juan Angel Muñoz, qui fut violoncelle solo l’Orchestre Philharmonique de Santiago, a joué en tant qu’invité avec d’innombrables artistes et orchestres nationaux et internationaux.Un membre externe de l’équipe chilienne, Khano Llaitul Fernández, interviendra pendant une bonne partie du concert. On dit de cet artiste et activiste autochtone de culture mapuche qu’il a accompli un travail remarquable en tant que conseiller en thématiques indigènes, en éducation, en dramaturgie, en musicologue mapuche, en diffusion de l’art, de la culture et des droits indigènes. On l’entend déclamer,, agiter des cloches et grelots, souffler dans des instruments traditionnels. Voilà une belle exécution de concepts et actualisations culturelles typiques des artistes les plus ouverts au cours des années 70, 80 et 90.