Année après année, la formule Piknic prouve qu’elle fonctionne.
Il nʼest pas facile de répondre aux attentes liées à une telle réputation, mais une fois que vous avez franchi les portes et pénétré dans la foule, vous comprenez rapidement pourquoi ce festival continue d’attirer les gens. La toile de fond fluorescente, associée à une foule encore plus vibrante se déhanchant sur des rythmes contagieux et sautant d’une scène à l’autre, donne à l’événement un air de débauche ludique. C’est la crème de la crème desfêtes d’été, où les artistes se montrent sous leur meilleurjour.
Hommage à la diversité montréalaise, le Piknic offre un spectre complet de vie nocturne condensé dans les microcosmes de ses deux scènes. À la Scène Banque Nationale, aménagée comme une séance intime dans une chaufferie, nous avons eu droit à une soirée hyperpop trépidante. Pendant ce temps, de l’autre côté du ravin, sur lascène Fizz, l’ambiance était à l’hommage aux classiques des clubs. Chloe Lallouz a captivé la foule avec son mélange de genres délicieusement imprévisible. S’ouvrant sur un morceau de bachata, la
La salle en plein air s’est momentanément transformée en une fête tropicale décontractée. À partir de là, elle a offert des aperçus de sons du monde entier – Inde, Maroc, Brésil et États-Unis du début des années 2000 – tous superposés sur un groove afrohouse régulier qui s’est transformé en baile funk et en amapiano. Des cercles de danse se sont formés, des bâtons de limbo se sont frayés un chemin à travers la foule et, surtout, son spectacle a mis en lumière l’essence multiculturelle de Montréal, rassemblant tout le monde dans un rythme commun.
Au fur et à mesure que la nuit se prolongeait, Stryv reprenait là où Lallouz s’était arrêté, transportant l’énergie collective et l’élevant à des sommets euphoriques. Producteur expérimenté, Stryv est passé maître dans l’art de l’anticipation, tenant les danseurs en haleine grâce à un équilibre subtil entre les accords et les textures vocales fantomatiques. Ses rythmes sont hypnotiques, évoluant de manière transparente sans jamais nous submerger. C’était comme regarder une tempête entrer et sortir, subtile mais puissante. À l’approche de la dernière heure, le ciel s’est métaphoriquement dégagé, libérant une vague d’énergie positive. Même trempée, la foule a refusé d’accepter la fin de la soirée, scandant « encore une chanson ».
Dans un univers parallèle, à cinq minutes de marche, ZORZA redéfinissait la techno avec une présence froide et posée. Naviguant aux confins de l’hyperpop et de la rave underground, sa tranquillité renouvelle sans cesse l’élément de surprise. Avec une oreille pour les trouvailles obscures d’Internet et les échantillons pop accélérés, l’inventivité de Zorzaʼs était une bouffée d’air frais. Avec des samples distordus qui donnaient l’impression que le système était sur le point de s’effondrer, les gens perdaient la tête. Tout autour de la scène et dans l’herbe boueuse, les gens sautaient, criaient et frappaient l’air. Partout, on sentait la libération et l’excitation de ce que cela signifie d’être ici au Piknic. C’est l’arrivée officielle de l’été, et le fait que, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil, la vie nocturne montréalaise est toujours vivante.
Le Piknicnʼest passeulementun festival demusique, cʼestunbaromètreculturelde lavie nocturnemontréalaiseen constante évolution . Que vous soyez attirés par la nostalgie, les rythmes mondiaux ou les djʼs émergents, il y a de la place pour vous au Piknic. Et c’est peut-être là toute la magie du festival : dans une ville aussi éclectique que Montréal, ce festival trouve le moyen de faire danser tout le monde ensemble.