L’auteur-compositeur brésilien me l’avait dit en entrevue : « Je fais de la MPB, de la musique percussive brésilienne », faisant un jeu de mot avec la signification réelle de MPB (Musique populaire brésilienne). Nous avons pu constater, jeudi soir au Balattou, qu’il disait vrai.
Le guitariste et chanteur originaire de Brasilia nous a offert un concert en deux parties, constitué très largement de morceaux de ses disques Além do Quintal et Cabaça de Agua, ainsi que de l’album à paraître Tutorial de Ebo. La température a rapidement monté dans le club dédié aux musiques du monde.
Alberto Salgado est entouré d’un groupe musical restreint : Marcelo Marinho au cavaquinho, Valerio Xavier au pandeiro (petit tambour) et autres percussions diverses, et un joueur de triangle (ben oui!) occasionnel. Cela tranche avec la multitude d’instruments, y compris électroniques, qu’on entend sur ces enregistrements studio. En revanche, les accompagnateurs débordent d’énergie communicatrice. De quoi alimenter la Place Ville-Marie en électricité!
Marcelo Marinho est le John McLaughlin du cavaquinho, cette guitare minuscule aux notes aiguës. Il multiplie les envolées en solo, dévalant les notes par dizaine à la seconde. C’est lui qui assure la fondation mélodique du groupe, avec la voix et la guitare d’Alberto Salgado.
La guitare de Salgado est très percussive, c’est ce qui nous ramène à cette idée de musique très axée sur le rythme. Il y a des rythmiques de forró, de samba, d’afro-brésilien, souvent très subtiles. C’est une force essentielle de la musique brésilienne, au-delà de la Bossa-Nova et des formes plus connues chez nous.
C’est ce qui a fait que le Balattou s’est transformé en laboratoire percussif. En plus des musiciens, tout le public battait du pied ou tapait sur la table ou sur ses cuisses. Celles et ceux qui ne tapaient pas se sont levés pour danser.
Alberto Salgado et ses musiciens parlent un anglais très limité, ce qui les a privés de nous partager leurs univers au-delà de la musique. Mais ça n’a pas empêché le public de sentir la communion et le désir de partage.