Devant une salle à peu près vide, du moins de 22h 15 à minuit 15, les artistes du Club Sagacité, prolongement de Moonshine, nous a quand même permis de s’y consacrer. Une écoute attentive à défaut d’ambiance. Question de contexte ou de timing, ce n’était visiblement pas un contenu attractif pour l’actuel marché des Nuits d’Afrique.
Qu’importe, on n’est pas en peine pour Club Sagacité. Les DJs San Farina et Fanella, les deux premières artistes au programme, ont offert des sélections probantes présent et l’avenir du DJisme afro-descendant. Complètement mondial, avec des pointes particulières.
Club Sagacité, enfin peut-on le comprendre ainsi, est un club école de Moonshine, un concept à succès mis au point par Pierre Kwenders, Hervé Kalongo et autre leaders afro-descendants telle San Farafina.
On a entendu des afrobeats, de la soul/R&B, du jazz groove, du konpa, des extraits de chants créoles, des musiques d’Afrique centrale, du reggaeton et plus encore, le tout fondu dans un creuset électronique pas piqué des vers. La diversité et l’intégration des références est un reflet fascinant des tendances qui marquent actuellement cette génération de vingtenaires et trentenaires qui se trouvent à consommer les contenus émanant de tels collectifs.
C’est plus mondial qu’occidental, moins centré sur la production musicale d’Amérique ou d’Europe – néanmoins très présente dans la vibe. Bref, notre monde musical change et toutes ces vagues afro-électro façonnent le paysage montréalais. Pour le mieux. Merci Club Sagacité.