Lorsqu’on fouille un tantinet sur le web afin de trouver des contenus de Milena Casado, on apprend de sa bouche même qu’elle a été élevée par une mère espagnole monoparentale et d’un père absent de République dominicaine – qu’elle a connu plus tard. Métisse afro-espagnole, cette jeune femme hyper douée a découvert l’assomption heureuse de son identité multiple par le jazz. Cette forme, selon ses propres mots, l’a autorisée à exprimer pleinement l’être humain qu’elle est et ainsi atteindre son plein potentiel.
Au sortir d’un concert gratuit donné au Pub Molson sur L’Esplanade Tranquille et ce dernier samedi du FIJM 2024, on peut aisément affirmer qu’elle est sur la bonne voie!
Trompettiste et bugliste aguerrie, de fort belle sonorité et d’une articulation des plus fluides, Milena Casado est aussi une soprano encline à d’élégantes vocalises qu’elle pose sur des grooves funk pas piqués des vers. L’esthétique jazz post-bop et et les explorations polyrythmiques de type M-Base font aussi partie de sa palette, l’amalgame est typique du jazz contemporain de la période actuelle.Très au fait des avancées technologiques en relation avec la musique improvisée, la musicienne peut aussi modifier en temps réel les textures de son instrument.
Assistée d’un ensemble jazz de très bonne tenue (trompette, claviers, saxo électronique, contrebasse, batterie), d’un calibre clairement international, Milena Casado propose un répertoire de ses compositeurs dont l’inspiration première est l’amour-propre, l’écoute de la petite voix intérieure. Le jazz de Milena Casado est une continuité sans rupture avec les formes que l’on connaît. On devine que la musicienne, compositrice et leader parachève l’édifice de son identité musicale, ce qui nous motive d’autant plus à suivre sa trajectoire.