Benny Green est en début de soixantaine, le temps file… On se souvient encore de son émergence sur la planète jazz au tournant des années 90. je me souviens personnellement que le grand Oscar Peterson le voyait parmi ses dignes successeurs, et pour cause.
Natif de New York et transplanté en Californie du Nord, Benny Green est un traditionaliste s’exprimant dans la lignée du piano swing et bebop avec une réelle inclination au blues, musiques ayant été conçue par les pianistes virtuoses des générations antérieures à la sienne, des années 30 aux années 50, d’Art Tatum à Oscar Peterson en passant par Teddy Wilson, Thelonious Monk, Phineas Newborn Jr, Bud Powell, Hank Jones et Ahmad Jamal.
Sur ce territoire, Benny Green est certes un esprit conservateur, il est néanmoins un authentique porteur de tradition comme il en faut pour toutes les traditions. Cet excellent musicien américain maîtrise parfaitement cette esthétique du piano jazz pré-contemporain, qui plus est sa très haute virtuosité a été bonifiée par la vie, soit plus de quatre décennies de vie professionnelle sur les scènes du monde entier.
C’était donc du grand luxe que de pouvoir assister à un set de Benny Green à l’Upstairs, évidemment rempli à capacité. On a eu droit à des ballades jazzistiques profondément américaines, à des standards revisités dont Ruby My Dear de Monk, interprétée en toute fluidité. En fin de set, ses improvisations véloces sur des thèmes et progressions harmoniques de feu Hank Jones auront confondus tous les sceptiques.