Je viens d’assister à l’un des premiers concerts de Jai Paul, ce qui est carrément incroyable. L’insaisissable auteur-compositeur et producteur britannique vient de revenir d’une pause de près de dix ans, après avoir donné son tout premier concert en tête d’affiche de Coachella en avril.
Il me semblait plus qu’improbable que, de tous les endroits, le tout nouveau festival Palomosa serait celui où je verrais cet artiste énigmatique se produire.
Jai Paul est l’un des artistes les plus étranges que j’aie jamais vus. Contrairement à la plupart des spectacles de ce niveau, il est évident qu’il n’a pas encore le pied marin pour jouer en direct. Cela ne veut pas dire qu’il fait des erreurs (tout le groupe a joué parfaitement), mais on peut voir la joie et la nouveauté sur le visage de Paul. La pluie s’étant enfin retirée du décor, ce fut un vrai bonheur que de voir Paul glisser sur ses instrumentaux étranges et labyrinthiques avec son incroyable voix. Retenue, voire délicate, sa voix est texturée par moments, mixée à l’extrême pour se fondre dans le reste.
Avec des percussions solides comme le roc et une basse slap inspirée du disco-funk, Jai Paul me semble être un mélange bizarre de Daft Punk et de Mk.gee. Ses compositions sont irrégulières et difficiles à prévoir, et pourtant elles passent comme des lucioles dans la nuit. De temps en temps, Paul se met au chant et émet une note aiguë qui donne la chair de poule, ce qui ne manque pas de susciter des applaudissements nourris de la part du public.
Il aura joué un mélange parfait d’ancien et de nouveau, reprenant tous les tubes, y compris Str8 Outta Mumbai (2013), qu’il a dû reprendre au milieu de son exécution. Ce fut un concert vraiment magnifique, où chaque personne, y compris Paul, semblait ravie d’être là. Alors que Jai Paul entame sa toute première tournée dans le courant du mois, nous ne pouvons qu’espérer qu’il s’agisse d’une nouvelle ère pour l’un des héros les plus méconnus de la musique pop.