électro-pop

Palomosa | Snow Strippers, chaleur glaciale

par Lyle Hendriks

Sans effort, sexy et très sûr de lui, le duo électropop Snow Strippers, basé à Détroit, n’apporte rien de moins qu’une chaleur glaciale à ses prestations scéniques.

La chanteuse Tatiana Schwaninger trouve un équilibre délicieux entre une voix douce et féminine et un vavoum tonitruant, donnant vie à la dualité caractéristique des Snow Strippers en direct devant public. Vêtue d’un ensemble en crochet dépareillé, Schwaninger rappelle votre béguin de cour de récréation devenu adulte, nous entraînant sur la piste de danse par les cheveux à chaque sale morceau qu’elle entonne.

Certaines personnes pourraient être rebutées par l’utilisation par Snow Strippers d’instrumentaux de type YouTube, d’extraits sonores ringards et d’une ironie implacable. Mais pour moi, l’amour authentique pour cette musique brille tellement qu’on ne peut s’empêcher de s’y plonger, de s’enfoncer dans chaque moment musical vulgaire et indulgent.

Le DJ/producteur Graham Perez apporte un soutien incroyablement compétent aux voix. On dirait qu’il est devenu tellement bon en tant que DJ qu’il a commencé à rejeter tout ce qui est cool et subversif, s’abaissant au contraire au niveau de rythmes primitivement satisfaisants qui s’insinuent dans votre cerveau et refusent de s’en aller. Il a une présence maladroite, mais étrangement adorable sur scène, habillé comme un garçon de fraternité Gucci et tapant odieusement du poing sur la scène comme s’il venait de prendre une pilule à Ibiza. Aussi ennuyeux que cela puisse paraître, il est en fait totalement indispensable au set, contrepoids idéal à l’énergie féminine et sulfureuse de Schwaninger.

La musique des Snow Strippers est suffisamment bonne pour qu’ils ne fassent rien du tout là-haut, et pourtant ils jettent continuellement leur énergie intentionnellement kétaine en plein visage, apportant facilement les irrésistibles vibrations de leur performance – qu’on imagine aisément dans un club sombre, même en plein jour.

cloud rap

Palomosa | Yung Lean règne en maître

par Lyle Hendriks

Le clou de mon vendredi au Palomosa a été, sans aucun doute, le rappeur/chanteur suédois Yung Lean. Yung Lean a parcouru un long chemin depuis ses premiers albums de cloud-rap en 2012 et 2013, se plongeant davantage dans le R&B et les ballades acoustiques plutôt que dans les sons crimewave boostés par les basses qui ont défini ses premières carrières.

Ce fut donc une agréable surprise de voir que le set de Yung Lean au Palomosa ne se limitait pas à ses influences les plus récentes. Au contraire, nous avons eu droit à un voyage captivant à travers le meilleur du catalogue de Yung Lean. Dès son premier titre (l’éthéré Ginseng Strip 2002), Yung Lean a fait preuve d’une incroyable présence sur scène, malgré son caractère plutôt réservé, nous incitant à nous pencher et à prêter attention, commandant nos émotions comme la lune commande les marées.

Peu d’artistes peuvent interpréter de manière aussi convaincante à la fois des hymnes à la criminalité à grand renfort d’hymnes de type crime 808 et autres odes à l’amour et à l’amour-propre d’une beauté dévastatrice. Yung Lean refuse de choisir une voie, réunissant les deux facettes de son énergie dans une série de grands succès pour les âges. Se balancer, se déchaîner, s’effondrer en pleurs, tout est possible lorsque Yung Lean, criminellement discret, monte sur scène.

Bien que certaines de ces chansons datent de plus de dix ans, il parvient à les présenter comme quelque chose de frais et de nouveau, apportant la version plus âgée et plus sage de lui-même en revisitant des ballades émotionnelles pour adolescents et des odes à la kush afghane. Yung Lean ne donne jamais l’impression de manquer d’authenticité lorsqu’il puise dans son catalogue, mais plutôt de revisiter de vieilles émotions, reflétées à travers une lentille plus adulte qui ajoute de nouvelles dimensions à ces morceaux classiques.

Yung Lean a pris le micro vers la fin, juste avant d’entamer la ballade « Agony », d’une beauté dévastatrice et qui définit une génération. « J’ai commencé Yung Lean quand j’avais 16 ans », a-t-il déclaré en nous remerciant d’être là, « et ce n’est que le début ». Espérons que Yung Lean régnera encore pendant une décennie.

EDM / électronique / techno

Palomosa | Gesaffelstein au top du festival

par Sami Rixhon

La grosse pioche de Palomosa : l’artiste électronique français Gesaffelstein se produisait vendredi en fin de soirée, clôturant cette première journée de ce nouveau festival. La performance était convaincante et a conforté le choix des organisateurs d’avoir placé Gesaffelstein comme tête d’affiche.

Sur les vestiges d’un été qui rend déjà nostalgique, en mémoire du défunt Montréal Électronique Groove, Palomosa présentait une belle brochette d’artistes urbains à faire trémousser les plus curieux des amateurs montréalais du genre.

À 21h50, Gesaffelstein lance la dernière performance de la journée à la scène Vidéotron avec le morceau The Urge, de son troisième et plus récent album, Gamma. Les yeux jaunes et perçants du casque de Gesaffelstein, dit « le prince noir de la techno française», transpercent l’obscurité de l’endroit. L’artiste se place en haut du podium sur scène, ses tables de mixage ressemblent à de longs cristaux noirs. Rayons laser et projections renvoyant à l’espace accompagnent la musique oppressante orchestrée par Gesaffelstein. Le style musical ténébreux aux basses très présentes rappelle les compositions de Justice, s’étant justement produit à quelques centaines de mètres de là il y a un mois dans le cadre d’Osheaga 2024.

L’ambiance ne baisse pas d’un cran durant tout le set et le public semble plus que satisfait de ce qu’il peut voir sur scène. Les tenues des festivaliers ne sont pas toutes adaptées aux températures d’une soirée de septembre, mais donnent une piqûre de rappel du mandat premier de Palomosa : ici, vous êtes libres, ici, vous vous sentirez toujours accueillis.

hip-hop / rap

Palomosa | Destroy Lonely et sa playlist…

par Sami Rixhon

Jeune protégé de Playboi Carti, Destroy Lonely se produisait devant une foule survoltée à Palomosa, vendredi. Si l’ambiance était au rendez-vous, la qualité de la performance était quant à elle fort peu impressionnante. Comme bien souvent dans les concerts de rap…

On est quelques minutes avant 20h, le soleil est déjà couché et nous rappelle que les feuilles dans les arbres seront colorées d’ici peu. La foule à l’avant de la scène est composée à 90% de jeunes hommes, vêtus de hoodies de marque ou de cagoules.

Dès les premières notes de LUV 4 YA, le mosh pit est formé et ne s’arrêtera pas durant toute la performance, qui a duré un peu moins d’une heure. Destroy Lonely, arborant des lunettes fumées à montures blanches, présente notamment des titres de son album LOVE LASTS FOREVER, lancé il y a une semaine à peine.

Et pourtant… Le rappeur d’Opium s’appuie en majeure partie sur la bande préenregistrée de ses chansons, il ne fournit pas énormément d’efforts afin de rendre sa performance plus attrayante qu’une playlist Spotify. Imaginez un orchestre de musique classique simulant de jouer une symphonie de Beethoven, utilisant leurs instruments comme simples accessoires décoratifs. Ça ferait scandale, non? Allez savoir pourquoi ça en est devenu une norme dans le rap.

Afrique / afro-funk / afrobeat / blues saharien

Sahad, le nouveau King de l’Afrobeat

par Sandra Gasana

Une entrée en matière toute en douceur. Une guitare, une voix. C’est ainsi que Sahad nous a accueillis lors de son tout premier concert au Club Balattou, jeudi dernier. Il est rejoint par Joon Ho Wantete, au piano, Christian Obam, le bassiste que tout le monde s’arrache en ce moment, Raphaël Ojo, au sourire contagieux, à la batterie et aux chœurs et Frédéric Bourgeault à la trompette.

Mêlant wolof, français et anglais, il nous a fait passer du blues à l’afrobeat en passant par le funk et le reggae, parfois sans transition entre les morceaux. Par moments, on se croyait à un concert de Fela Kuti, tellement sa maîtrise de ce style de musique du Nigéria était parfaite. Il s’adressait à la foule à plusieurs reprises en posant la question : « Est-ce que vous êtes vivants ce soir ? », avant d’enchaîner avec un autre morceau.

La complicité avec ses musiciens était palpable particulièrement avec Joon Ho, qui semble avoir travaillé avec l’artiste depuis longtemps. « J’ai retrouvé certains musiciens avec lesquels je jouais au Sénégal et qui sont maintenant installés à Montréal ! », me dit-il lors de notre entrevue quelques jours plus tôt (Sahad, taxi-brousse en chansons – PAN M 360), alors que d’autres sont venus de Londres et Abidjan pour l’occasion.

En plus de jouer la guitare, il a incorporé des percussions à son spectacle, faisant parfois des dialogues percussifs avec son batteur ou des interactions avec la trompette, ce qui augmentait l’intensité musicale dans la salle.
Le public a également eu un rôle important à jouer en suivant les instructions de Sahad, notamment sur le morceau Ayeye. Alors que la première partie du spectacle était devant une audience assise, la deuxième partie était toute autre. L’artiste a invité les spectateurs à se rapprocher de la scène et il n’en fallait pas plus pour qu’ils se mettent à danser. Le morceau Kadio Blues a particulièrement plu aux mélomanes, avec les solos de trompette ou de claviers à couper le souffle.
Pour couronner le tout, la diva malienne et griotte Djely Tapa est venue bénir la scène avec sa puissante voix envoûtante, alors que Seydina, un compatriote de Sahad, a su nous bercer avec son unique voix.
Mon coup de cœur restera la chanson hommage à Dakar, qui m’a replongée dans mes souvenirs de cette ville que je viens de visiter quelques semaines plus tôt. « La prochaine chanson, on va au Sénégal. C’est important de chanter une chanson de chez nous », annonce-t-il en guise d’introduction, avec un passage qu’il a fait répéter à la foule : Dakar ndiaye nekhna, qui signifie Dakar, la merveilleuse capitale. Sahad met en avant ses musiciens, leur donnant l’espace nécessaire pour leur solo respectif, jouant parfois le rôle de chef d’orchestre. Une chose est sûre : la communauté sénégalaise de Montréal a manqué tout un show jeudi dernier. Espérons que le bouche-à-oreille fera son travail pour que lors de sa prochaine visite dans notre métropole, le Balattou soit plein à craquer de ses compatriotes qui ont tout à découvrir chez cet artiste aux multiples talents.

Crédit photo: Peter Graham

Palomosa | Souvenirs d’un Block Party

par Alain Brunet

Vu la disparition du MEG (Montréal Électronique Groove) qui était présenté à cette période précise de l’année, tout nouveau Palomosa s’installe à son tour dans le dernier retranchement de l’été. Produit par Multicolore, soit la même organisation qui fait le Piknic Electronik et Igloofest, démarrait jeudi au parc Jean-Drapeau.

Nous étions quelques centaines au pied de la scène pour un Block Party présenté comme une suite de DJ sets : YKTV, Kid Crayola, High Klassified.

La brunante était parfaite près de la sculpture géante, le Calder jouxtant la scène du festival. En toile de fond, le fleuve, le ciel rouge, le centre-ville de MTL flanqué d’une nouvelle forêt de gratte-ciels à l’ouest. Magnifique crépuscule !

On aurait pris plus de monde sur place, mais il y en avait assez pour qu’une ambiance s’installe. Le DJisme de ce Block Party s’est avéré riche et varié, destiné à un dancefloor multiculturel, à l’image des artistes sur scène.

Il y a eu de la house, de l’amapiano, du hip-hop, des break beats, des afrobeats, du reggaeton, du konpa électro, des samples de Nina Simone, des Eurythmics et de Kendrick Lamar.

Le célébrissime High Klassified nous a servi un très joli set notamment un mix spécial pour le rapper Rich Homi Quan, mort tragiquement d’une overdose. Divertissant à souhait, le personnage central de la soirée nous a servi ce running gag glorifiant Laval, là où il a grandi et posé les premières pierres de son édifice créatif. À entendre les réactions au pied de la scène, il n’était pas le seul à se réclamer fier Lavallois, non sans autodérision. Difficile à dire si les Lavallois étaient majoritaires sur le site. Chose sûre, la plupart d’entre nous étions devenus palomosiens pour une première fois.

PALOMOSA SE POURSUIT VENDREDI ET SAMEDI AU PARC JEAN-DRAPEAU. INFOS ET BILLETS ICI

FME 2024 Jour 4 | Martyr, ou la guérison perpétuelle de la mort par le métal

par Stephan Boissonneault


Il y a quelque chose dans un spectacle de métal à Rouyn-Noranda qui rend les gens du coin complètement fous. C’est ce qui s’est produit lorsque le groupe de power metal technique des années 90 de Trois-Rivières, Martyr, est monté sur scène et a joué des pièces tirées de ses trois albums : Hopeless Hopes, Warp Zone et Feeding The Abscess. La setlist était longue, près de 20 chansons avec un rappel de quatre chansons, mais les métalleux de FME l’ont mangée comme un gâteau en béton et se sont écrasés les uns contre les autres dans un violent mosh pit. Martyr est un groupe de thrash metal rapide et aux signatures temporelles étranges, rappelant Voivod, mélangé à un peu de Dying Fetus et à la bizarrerie de Meshuggah. Le spectacle visuel, comme tous les spectacles au Petit Théâtre, dirigé par l’incomparable projectionniste/VJ, Anthony Piazza, a également ajouté un élan sinistre et mélodique à l’énergie de la foule.

En raison de la complexité synthétique et cybernétique de Martyr, leurs chansons semblaient parfois durer 8 ou 10 minutes, alors qu’elles n’en duraient en réalité que quatre. C’est un aspect que les amateurs de metal progressif ou de rock adorent, mais j’ai pu constater que certains spectateurs s’essoufflaient peu à peu. C’était aussi la dernière soirée du FME, une fête pour tous les âges, alors nous étions tous en manque de sommeil. Je dois cependant reconnaître que Martyr n’a pas perdu son énergie une seule fois et qu’il sait clairement qu’il a du talent, comme en témoignent les livres de tablatures de guitare à la table de merch.

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FME 2024 Jour 4 I Patche met un terme au FME de manière étrange et hypnotique

par Lyle Hendriks

Le tout dernier groupe du FME était le groupe krautrock Patche, qui a rempli la scène d’un mur pratique de synthétiseurs d’un côté, et d’un bassiste et d’un batteur analogiques de l’autre. Leur musique est inductrice de transe, trippante et incroyablement raffinée, se fondant parfaitement en elle-même au fur et à mesure que l’on s’y enfonce. Combinant trois synthétiseurs modulaires, le groupe tisse couche après couche des tambours électroniques, des rythmes hypnotiques et des solos de basse époustouflants qui obligent à bouger.

Il s’agit d’une musique dans laquelle on peut se perdre, en la laissant traverser notre corps directement sans trop y penser. Comme la moitié du groupe travaille sur un synthé, cela signifie parfois qu’ils peuvent faire une pause, ce qui donne l’impression d’une machine musicale qui s’assemble devant nous plutôt que d’une performance musicale constamment impliquée. Mais d’un autre côté, le bassiste et le batteur jouent sans arrêt des parties complexes, en parfaite synchronisation avec les synthés quantifiés et l’un avec l’autre, ce qui fait que Patche ne perd jamais son urgence.

Bien que l’habileté technique présentée soit brillante, ce sont des chansons massives qui pourraient m’amener à me balancer doucement dans une tombe précoce après avoir été debout pendant les 4 derniers jours du FME. Après avoir vu environ une heure de Patche, je leur dis au revoir, ainsi qu’au festival.

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FME 2024 Jour 4 I Alléluia pour Hezekiah Procter

par Lyle Hendriks

Je me tiens debout, avec la gueule de bois, dans la salle chaude et lumineuse de L’Ordre Loyal des Mooses, m’apprêtant à écouter un groupe de musique country des années 1920. La moitié de la foule est assise sur le sol poussiéreux à l’avant, ce qui amplifie encore la sensation bizarre d’assister à un concours de talents. Hezekiah Procter et son équipe hétéroclite de messieurs portant des bretelles et des bidules montent sur scène.

Ils sont en costume d’époque. Un homme joue du sousaphone. Le violoniste demande aux cinq premiers rangs de se lever et de danser. Personne ne le fait. Ce qui suit est une expérience étrange et onirique, comme si j’avais tellement bu que j’avais voyagé dans le temps. Je me trouve dans la petite ville minière isolée de Rouyn Noranda, vers 1926, dans une salle bien éclairée remplie de travailleurs. Hezekiah, le chanteur itinérant de la compagnie pharmaceutique, est venu interpréter des chansons sur les syndicats, la crainte de Dieu et les nombreuses choses étonnantes que l’on peut acheter dans le catalogue Sears-Robuck.

Hezekiah et ses joyeux lurons sont hilarants, abordant ce projet de théâtre/histoire/bande avec à la fois de la légèreté et un véritable respect pour le matériau d’origine. Chaque membre a droit à sa propre chanson, et les instruments sont constamment remplacés par du matériel encore plus spécialisé du XXe siècle. Il y a des chansons qui tapent du pied, des chansons qui brûlent, des sections de soutien sponsorisées, des ballades meurtrières et un numéro acapella époustouflant.

J’ai découvert plus tard qu’il y avait une réception funéraire au sous-sol pendant ce concert, ce qui, pour une raison ou une autre, ne me surprend pas. Une performance absolument ravissante, peaufinée à la perfection, et un remède contre la gueule de bois étonnamment efficace.

photos par Stephan Boissonneault @a_1993_Santiago

classique occidental

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Les Étoiles du Conservatoire brillent dans le froid

par Frédéric Cardin

La directrice artistique (et fondatrice) de la Fête de la Musique de Tremblant, Angèle Dubeau, est fidèle à ses valeurs : elle soutient avec conviction la pratique de la musique chez les jeunes. Celle qui a animé l’émission Faites vos gammes de 1994 à 1998 sur les ondes de Radio-Canada a de nouveau offert une heure et demie de visibilité à quelques étudiants du Conservatoire de Montréal, et ce sur la grande scène principale de l’événement (la scène Québecor). Devant un public nombreux et admiratifs, nous avons entendu se succéder dans le froid de Tremblant (12 degrés… Pauvres doigts!) Chloé Dumoulin (piano solo et accompagnatrice des autres instrumentistes), Iza Kamnitzer (violon), Kaïla Stephanos (flûte), Juliette Bégin (trompette), Natasha Henry (soprano), Flavie Lacoste (hautbois) et Zhan Hong Xiao (piano solo). Quelques coups de coeur spontanés : la plus petite du groupe, la violoniste Iza Kamnitzer, qui du haut de ses 9 ans (et à peine plus que trois pommes) a joué de solides envolées de Kreisler et de belles subtilités de Dvorak; la soprano Natasha Henry qui m’a semblé la plus peaufinée de l’ensemble en terme de finition et de netteté technique (très belle diction française dans un air de Manon de Massenet!) et Zhan Hong Xiao, élève de Richard Raymond qui s’apprête à affronter le Concours Chopin en 2025. Il a certainement le talent et la maturité pour peut-être revenir avec un prix, comme l’a fait Charles Richard-Hamelin en 2015.

baroque

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Mélisande McNabney et les femmes de Versailles

par Frédéric Cardin

Dernière journée de la Fête de la Musique de Tremblant (en vérité, demie journée), ce lundi 2 septembre 2024 voyait la grande scène Québecor du festival donner toute la place à un instrument parmi les plus délicats qui soient : le clavecin. Une délicatesse mise à l’épreuve par la température : il faisait frette en titi! Un petit 8 degrés le matin, à peine 12 à midi, au moment du concert. Il s’est finalement très bien tenu, l’instrument. C’est peut-être parce que la claveciniste, Mélisande McNabney, le connaît si bien et qu’elle peut le rassurer de sa touche précise. Mélisande a offert une prestation de haute tenue, malgré les circonstances (on devine que les doigts gelés doivent bouger moins vite), et accentuée par des belles présentations qui nous ont raconté certaines histoires de femmes musiciennes à la Cour de Versailles. Une heure de clavecin sérieux mais archi sympathique (l’animation souriante de Mélisande aidant grandement) qui a certainement beaucoup fait pour démocratiser cet instrument auprès d’un public nombreux. Levons donc notre chapeau à l’organisation de la Fête de la Musique qui a osé faire fi des préjugés (instrument difficile d’approche, répertoire aride, etc.) en offrant une tribune publique au mal-aimé de la famille des claviers.

baroque

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Mélisande McNabney et les femmes de Versailles

par Frédéric Cardin

Dernière journée de la Fête de la Musique de Tremblant (en vérité, demie journée), ce lundi 2 septembre 2024 voyait la grande scène Québecor du festival donner toute la place à un instrument parmi les plus délicats qui soient : le clavecin. Une délicatesse mise à l’épreuve par la température : il faisait frette en titi! Un petit 8 degrés le matin, à peine 12 à midi, au moment du concert. Il s’est finalement très bien tenu, l’instrument. C’est peut-être parce que la claveciniste, Mélisande McNabney, le connaît si bien et qu’elle peut le rassurer de sa touche précise. Mélisande a offert une prestation de haute tenue, malgré les circonstances (on devine que les doigts gelés doivent bouger moins vite), et accentuée par des belles présentations qui nous ont raconté certaines histoires de femmes musiciennes à la Cour de Versailles. Une heure de clavecin sérieux mais archi sympathique (l’animation souriante de Mélisande aidant grandement) qui a certainement beaucoup fait pour démocratiser cet instrument auprès d’un public nombreux. Levons donc notre chapeau à l’organisation de la Fête de la Musique qui a osé faire fi des préjugés (instrument difficile d’approche, répertoire aride, etc.) en offrant une tribune publique au mal-aimé de la famille des claviers.

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