L’OSM accueillait jeudi deux invités de marque. Tout d’abord, la cheffe d’origine coréenne Eun Sun Kim était à la barre de l’orchestre pour cette soirée sous le signe des thèmes et variations. Le pianiste Louis Lortie a également pris l’avant-scène pour la moitié du programme, lequel était accessible et très bien conçu. Tous les éléments ont été réunis pour offrir un concert de grande qualité.
La première pièce, Variations sur un thème de Haydn de Johannes Brahms, comporte des embûches, notamment liées au tempo choisi. S’il est trop lent, la pièce sonne alourdie, et s’il est trop rapide, le thème, un choral, perd tout son sens. Mais Eun Sun Kim a su trouver le juste milieu, pour chacun des mouvements. La pièce puise également de sa complexité dans l’équilibre requis entre les différentes sections de l’orchestre. La mélodie se déplace constamment, et les musiciennes et musiciens passent de passages rapides à longues notes tenues. Ici encore, c’est un succès. L’œuvre se déploie avec tout le relief voulu. On assiste à un bel exemple de synchronicité de la part de l’orchestre.
Le Rondo en ré majeur pour piano et orchestre de Mozart, la première pièce pour piano, est également interprétée avec succès. Cette pièce est construite comme un échange entre le piano et l’orchestre, s’alternant dans l’interprétation du thème ou de ses variations. Dans son rôle de soliste, Louis Lortie brille et interprète l’œuvre avec légèreté et aisance, mettant de l’avant l’humour caractéristique des compositions de Mozart.
Après l’entracte, le piano est de nouveau à l’honneur dans la Ballade pour piano et orchestre de Fauré. Cette œuvre, originalement pensée pour piano seul, a par la suite été orchestrée pour la développer davantage. Empreinte de romantisme, cette pièce comporte de nombreuses montées en intensité, portées avec succès autant par l’orchestre que par le pianiste. On a également droit à de nombreux moments pleins de délicatesse et de dialogues discrets entre les différents instruments. On remarque et admire de nouveau l’interprétation de Lortie, dont le jeu fait ressortir avec grande clarté la mélodie principale à travers des pluies de notes.
Le concert se clôt par les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski. Si on sentait que l’OSM avait fait preuve de retenue jusqu’ici (parfois par nécessité, partition oblige…), ce n’est plus le cas dans cette dernière œuvre. Dès le thème annoncé par la trompette, rapidement suivi par un puissant chœur de cuivres, on comprend que le concert se terminera sous le signe de la grandeur et de la noblesse. L’OSM maîtrise très bien Tableaux d’une exposition, les ayant interprétés cet été à l’ouverture de la Virée classique. On note une interprétation solide, à laquelle la cheffe contribue grandement par ses gestes précis et expressifs.
Par ce concert, l’OSM a de nouveau offert à son public une soirée des plus agréables avec des invités de grand talent.
Ce concert sera de nouveau présenté le samedi 17 février à 14h30. INFOS ET BILLETS ICI!
Crédit photo : Gabriel Fournier