L’OSM recevait hier soir des invités de marque. Roderick Cox, chef d’orchestre, et Blake Pouliot, violoniste ont livré de solides performances à la hauteur des attentes et de leurs réputations respectives, lors d’une soirée sous le signe de la puissance, de la vitalité et de la virtuosité.
Le concert s’ouvre avec La tempête, une fantaisie symphonique composée par Tchaikovsky. Cette œuvre s’inspire de la pièce du même titre de Shakespeare. Il s’agit ici d’une œuvre très évocatrice, construite en plusieurs tableaux décrivant en musique les péripéties de la pièce. L’on pouvait effectivement y entendre les vagues, illustrées par la section de cordes, et tout le drame de la pièce, évoqué par des cuivres puissants. L’exécution de cette œuvre est remarquable : l’orchestre joue parfaitement ensemble, même dans les passages les plus rapides et les plus chargés. Par ses gestes précis, amples et évocateurs, Cox guide l’orchestre à travers l’œuvre avec brio. L’interprétation est riche en contrastes et en nuances, le tout interprété avec grand succès.
En deuxième partie, l’œuvre la plus attendue de la soirée : le Concerto pour violon de Samuel Barber. Le soliste, Blake Pouliot, sait briller sur scène. On entend très bien le violon solo, même lorsque l’orchestre joue avec plus de puissance. L’interprétation de Pouliot est solide et convaincante, et les thèmes sont interprétés de manière très chantante. Les passages plus aigus sont clairs et assumés. Pouliot semble à son aise sur scène, détendu lorsqu’il joue, souriant durant les passages pour orchestre seulement. Le troisième mouvement, le plus virtuose de ce concerto, surprend par sa courte durée. Mais Pouliot et l’OSM y ont consacré tant d’énergie que cette finale en devient inoubliable. On a droit ici à une performance de très haut niveau, qui justifie amplement tous les éloges qu’on reçus autant Cox que Pouliot.
Crédit photo : Antoine Saito
Au retour de l’entracte, Roderick Cox dirige la Negro Folk Symphony, composée par le compositeur afro-américain William Levi Dawson. L’œuvre présente un langage musical assez standard en ce qui concerne la composition pour orchestre symphonique, mais la partition recèle tout de même de belles surprises que l’on se plaît à entendre. Cette symphonie s’inspire fortement des spirituals, et cette influence s’entend tout à fait. Dans chacun des trois mouvements, une mélodie chantante, aux rythmes parfois syncopés, est d’abord exposée par un instrument solo, puis l’orchestre reprend ce thème. De nouveau, Cox et l’OSM offrent une interprétation riche en contrastes de nuances et d’ambiances. Le ton est tantôt lumineux et enjoué, tantôt grave et solennel. Soulignons également le travail de la section de percussions, en particulier dans le second mouvement.
Le public aura eu droit à une soirée enlevante, remplie de (re)découvertes et d’interprétations solides, précises et convaincantes. Le programme sera de nouveau présenté le samedi 14 octobre, c’est à ne pas manquer!
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