Pour la plupart des groupes musicaux qui débutent, recevoir un appel d’Osheaga un jour avant l’ouverture serait un rêve devenu réalité. Mais pour les Fcukers, trois groupes de NYC, qui ont apparemment réussi à attirer l’attention de Beck, Clairo, Yves Tumor et Julian Casablancas, en plus d’avoir fait une tournée sur quatre continents au cours de leurs dix premiers spectacles, j’imagine qu’obtenir un créneau dans le plus grand festival du Canada pour remplacer l’annulation de Sleater-Kinney à la onzième heure ressemblait à une affaire normale.
Cette confiance rayonnait de chaque membre alors qu’ils rebondissaient sur la scène, avec des breakbeats haletants et des lignes de basse sexy qui ont lancé les choses sur un ton plutôt sulfureux pour une performance d’après-midi. Il s’agit d’une musique de gens chauds, que l’on apprécie davantage en la faisant résonner sur les murs des toilettes d’un club sale pendant que l’on fait quelque chose d’illicite dans une cabine.
La chanteuse Shanny Wise semblait s’amuser comme une folle alors que la foule commençait à s’amasser devant elle, prenant son meilleur accent de fille de la vallée lorsqu’elle annonçait leur nom (qui se prononce « Fuckers », soit dit en passant) entre les chansons. La batterie fournie par Ben Scharf était vraiment immaculée, un hybride gracieux et mesuré entre des 808 en plein essor et des percussions en direct qui ont transformé ces morceaux de club en un mélange live irrésistible. Parallèlement, le DJ/producteur Jackson Walker Lewis nous a offert une combinaison exceptionnelle de basse analogique et de synthétiseur, qui ressemblait à un Terminator de la génération Z avec ses lunettes de soleil enveloppantes et sa performance aussi froide que de la glace.
Dans l’ensemble, les Fcukers sont venus pour faire la fête. Et même s’ils méritaient sans doute une émission de fin de soirée pour s’éclater, ils sont aussi très bien avec les lumières allumées.
Photos by Benoit Rousseau