OSHEAGA 2024 : Mannequin Pussy nous mâche et nous recrache

par Stephan Boissonneault

J’adore voir un groupe qui n’a pas peur ou qui ne s’excuse pas d’emmener un public à travers ses croyances politiques et personnelles. Les punks thrash de Philadelphie, réunis au sein de Mannequin Pussy, forment un groupe de quatre personnes qui combinent le punk des années 90 et la musique de guitare thrash rapide/sludgy sous un tourbillon de batterie, de basse floue et de la voix de Marisa « Missy » Dabice.

C’est un groupe qui porte un message, celui de s’aimer soi-même et de dire un énorme Fuck You à tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ce sentiment. Normalement, je n’aime pas les groupes qui font passer leur message tout au long de leur set, mais pour le set de Mannequin Pussy à Osheaga, c’était nécessaire et cela faisait partie du spectacle. Sur le plan instrumental, plusieurs groupes rappellent Mannequin Pussy – Amyl and The Sniffers (qui, fait amusant, jouent dimanche), Gouge Away, le groupe Hole des années 90 Live Through This , et même les Montréalais Whoredrobe – mais personne n’arrive à égaler la ténacité et la présence sur scène de Dabice.

Cette femme sait manier les mots et ses introduction aux chansons du dernier album, I Got Heaven, est magistrale et enjouée. Sain amalgame de sex-appeal, de rage débridée et de robe de bal pour vous attirer, parfois avec un murmure de call-girl sexy ou la gravité d’une femme punk en colère avec des cris douloureux. Elle veut vous exciter, vous faire croire que vous avez tout le pouvoir, puis vous l’arracher rapidement pour elle-même.

Cette femme pourrait facilement se trouver à la tête d’une secte, alors réjouissons-nous qu’elle diffuse un message positif, anticapitaliste, anti-guerre et anti-patriarcat. La figure de proue de Mannequin Pussy a une tribune et elle en est consciente. La rhétorique de Dabice sur l’hypocrisie de l’église était également palpable avant de plonger dans Split Me Open, et sa critique vicieuse des riches hommes blancs était littéralement de la musique pour les oreilles. En ce qui concerne son style vocal, on a l’impression qu’elle vous lit une histoire alléchante à l’heure du coucher, puis qu’elle vous lance un cri de deuil. C’est comme de l’ASMR poussé à travers un broyeur de bois qui crache. Il n’y a pas moyen de le dire autrement à ce stade.

Les autres membres de Mannequin Pussy méritent également des éloges. Le bassiste Colins Regisford est très précis et a son propre moment de chant qui fait penser à Bad Brains. La guitariste Maxine Steen a ce style hyper grunge et thrash metal qui rappelle un peu Anthrax, mais qui éclate ensuite en drones discordants. Je pourrais honnêtement la regarder jouer de la guitare pendant des heures. Le chaos sonore est maintenu par le batteur Kaleen Reading, ce qui permet à Dabice de vraiment s’éclater à certains moments.

Je suis curieux de voir à quoi ressemble le nouvel album et je doute sincèrement qu’il se rapproche de la messe de Mannequin Pussy en live.

Photos Courtesy of Osheaga

Tout le contenu 360

FIJM | Le jazz black selon Marquis Hill

FIJM | Le jazz black selon Marquis Hill

Festival de Lanaudière | Leonardo Garcia Alarcon/Le Couronnement de Popée de Monteverdi : les lois du marché version 1642

Festival de Lanaudière | Leonardo Garcia Alarcon/Le Couronnement de Popée de Monteverdi : les lois du marché version 1642

FIJM | Nate Smith et son quartette de talent supérieur

FIJM | Nate Smith et son quartette de talent supérieur

Nuits d’Afrique 2025 | Tyrane Mondeny présente sa soul mandingo

Nuits d’Afrique 2025 | Tyrane Mondeny présente sa soul mandingo

FIJM | Nai Palm ? Créature d’exception ! Hawa B ? Future star!

FIJM | Nai Palm ? Créature d’exception ! Hawa B ? Future star!

FIJM | Funky funky, Trombone Shorty

FIJM | Funky funky, Trombone Shorty

FIJM | Nubya Garcia devient une star à MTL

FIJM | Nubya Garcia devient une star à MTL

FIJM | Avishai Cohen symphonique : magie totale

FIJM | Avishai Cohen symphonique : magie totale

King Gizzard & The Lizard Wizard – Phantom Island

King Gizzard & The Lizard Wizard – Phantom Island

Common Holly – Anything glass

Common Holly – Anything glass

FIJM | Jeff Goldblum : conteur, comédien et pianiste, 3 en 1

FIJM | Jeff Goldblum : conteur, comédien et pianiste, 3 en 1

FIJM | Gabriella Olivo, voyage musical en trois langues

FIJM | Gabriella Olivo, voyage musical en trois langues

FIJM | Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp – Ventre Unique

FIJM | Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp – Ventre Unique

Fantastic Negrito – Son of A Broken Man

Fantastic Negrito – Son of A Broken Man

FIJM | Cumbia, chaos et résistance : Empanadas Illegales viennent faire grimper le thermomètre

FIJM | Cumbia, chaos et résistance : Empanadas Illegales viennent faire grimper le thermomètre

Turnstile – Never Enough

Turnstile – Never Enough

FIJM | Meggie Lennon et le récit des Desire Days

FIJM | Meggie Lennon et le récit des Desire Days

FIJM | Dianne Reeves et Romero Lubambo: un duo intime de virtuoses

FIJM | Dianne Reeves et Romero Lubambo: un duo intime de virtuoses

FIJM | Brandon Woody’s Upendo: Baltimore quand tu nous tiens !

FIJM | Brandon Woody’s Upendo: Baltimore quand tu nous tiens !

Orford 2025  | Beethoven estival et Reinecke féérique à la flûte : entrevue avec Denis Bluteau

Orford 2025  | Beethoven estival et Reinecke féérique à la flûte : entrevue avec Denis Bluteau

GAFAM & USA vs Canada: bye bye la taxe de 3% sur le numérique

GAFAM & USA vs Canada: bye bye la taxe de 3% sur le numérique

FIJM | Stella Cole: de Tik Tok aux plus grandes scènes de jazz

FIJM | Stella Cole: de Tik Tok aux plus grandes scènes de jazz

ALICE sur son X

ALICE sur son X

FIJM | Samara Joy : repousser les limites du répertoire classique du jazz vocal

FIJM | Samara Joy : repousser les limites du répertoire classique du jazz vocal

Inscrivez-vous à l'infolettre