Razalaz est le groupe d’Olivier Salazar, qui compose et dirige la musique.
Ce sextet se désigne comme un groupe jazz-funk. Pour ma part, j’ajouterais qu’il a aussi des influences de prog-rock et de musique de cinéma atmosphérique.
C’est du moins ce que j’ai ressenti lors du concert de Razalaz au Ministère, le 10 octobre, dans le cadre de l’Off Jazz.
Olivier Salazar aime les mélanges et les fusions. Sa feuille de route l’atteste: il a joué autant avec Louis-Jean Cormier que Jacques Kuba Séguin, en passant par les très funky The Brooks.
Il joue des claviers et du vibraphone. C’est peut-être son vibraphone qui me rappelle le rock progressif. Il joue davantage comme Kerry Minnear, de Gentle Giant, que comme Gary Burton. J’ai eu l’impression parfois d’entendre du King Crimson ou du Snarky Puppy, le groupe de jazz-fusion américain.
Mais Razalaz invente son propre son. Le groupe a offert une version renouvelée de son dernier disque Jungle Givrée, paru il y a moins d’un an. Il a pu aussi faire quelques pièces de son premier opus, Océan Sucré, de 2019.
Juste à lire les titres de cet album, on comprend que Razalaz a aussi un sens de l’humour, qu’on ressent dans la musique. Et qu’on saisit encore mieux quand Olivier Salazar vous raconte sur scène la genèse de ce qui a inspiré les titres des pièces. L’histoire de Bronzage Napolitain est très rigolote: un blanc québécois-chilien qui brule sous le soleil brésilien. C’est l’histoire d’Olivier Salazar.
Razalaz ne se prend pas au sérieux, mais fait parfois une musique sérieuse et inspirée. Du jazz, du funk, des moments très doux. Parmi les instrumentistes, la trompette d’Andy King se distingue.
On entend aussi Émile Farley à la basse, Alex Francoeur au saxophone, François Jalbert à la guitare et Noam Guerrier-Freud à la batterie.
Razalaz est une bibitte intrigante qu’il faudra continuer d’entendre pour voir jusqu’où elle se rendra et comment elle mutera.