Un aveu pour débuter: je ne connaissais pas Melissa Pipe avant le début du festival OFF Jazz. L’écoute de son album Of What Remains m’a totalement envoûté, impressionné, séduit. Et le concert du 11 octobre dans un Ministère totalement subjugué n’a fait qu’ajouter à mon bonheur.
Melissa Pipe joue du basson et du saxophone baryton. Mais d’abord et avant tout, c’est une compositrice et une arrangeure brillante. Elle mise sur un jazz de chambre dans lequel les cuivres et vents dominent, mais dans lequel chaque musicien est en symbiose totale avec ses comparses. Solos bien ficelés en prime.
Nous sommes dans une sorte de halos de velours, qui n’exclut pas, à l’occasion, quelques élans de dissonances et explosions, mais ce qui prédomine est une formidable courtepointe harmonique et méditative.
« Vous l’avez sans doute remarqué, j’aime beaucoup le grave », nous dit Melissa Pipe, entre deux pièces. C’est vrai que c’est une caractéristique de ses couleurs musicales. Que voulez-vous, quand on joue du basson et du saxophone baryton, ça influence le registre des compositions.
Soit dit en passant, Melissa Pipe parle français comme une Québécoise de souche, le tiers des pièces de Of What Remains ont des titres français. Ce sextuor reflète une fois de plus la diversité montréalaise: Philippe Coté au saxophone ténor et clarinette basse, Solon McDade à la contrebasse, la formidable Mili Hong à la batterie, Andy King à la trompette Lex French joue plutôt dans l’album) et Jeff Johnston au piano (Geoff Lapp dans l’album). Ce groupe est exquis, n’ayons pas peur des mots.
Comparativement à certains collègues de ce site, je ne possède pas une connaissance encyclopédique du jazz. Mais l’amoureux de bonne musique de tous les genres que je suis a lévité pendant ces quatre-vingt minutes de musique.
Dorénavant, quand je saurai que Melissa Pipe donne un concert, que ce soit avec son sextuor, son quartette de bassons, ou sous quelque autre forme, il paraît qu’elle collabore aussi avec des musiciens rock ou hip hop, je tendrai l’oreille.
Je termine ce compte-rendu avec Of What Remains dans mon casque d’écoute. Quelles magnifiques harmonies. Quelle symbiose. Une musique idéale pour transcender les angoisses de l’époque actuelle.