STOGIE T est une vedette du hip-hop en Afrique du Sud. De son vrai nom Tobi Molekane, il est devenu connu grâce au groupe Tumi and the Volume, qui a réinventé la scène rap sud-africaine. Aujourd’hui dans un parcours solo, il s’est présenté sur la scène du Balattou entouré d’un véritable groupe musical, ce qui devient une tendance dans l’écosystème rap international.
Certes, on trouvait sur scène un beatmaker, mais aussi un guitariste, un claviériste, un batteur et une chanteuse. Ce qui a donné lieu à un spectacle rap hors-normes. Bien sûr. Stogie T nous donne du flow et des textes parfois très politiques; mais les musiciens ont beaucoup de place pour improviser. Et plusieurs ont une expérience jazz, un forte de la culture sud-africaine. Quand à la chanteuse surnommée Bonj, elle possède une voix soul et gospel pas piquée des vers.
Cette musique rock-jazz-soul avec un soupçon d’influences africaines se marie très bien à la prose de Stogie T. Certains puristes pourraient arguer que le son d’ensemble ne sonne pas particulièrement sud-africain… Par contre, les textes de Tobi Molekane le sont. Profondément. Il parle de violence, des fantômes de l’apartheid qui sont toujours présent. Mais aussi de bonheurs quotidiens et de beauté.
Autre note: ce groupe représente vraiment la nouvelle Afrique du Sud arc-en-ciel. On y trouve des noirs, des blancs et des métis qui ont l’air de s’entendre comme larrons en foire. Ça envoie un message non équivoque. Et les spectateurs présents ont apprécié ce mélange inédit. Dommage: le Balattou était moins rempli que dans des spectacles antérieurs de Nuits d’Afrique. Il y a peut-être un travail à faire par les organisateurs pour mieux rejoindre le public potentiel pour ce genre de concert.
Retenez donc ce nom, Stogie T, afin d’être présent la prochaine fois qu’il viendra sur nos terres. Vous ne le regretterez pas.
Photo : M. Belmellat