Mutek : l’onirisme queer de Bendik Giske et la magie pure de Caterina Barbieri

par Salima Bouaraour

En première nord-américaine, Bendik Giske semblait perché dans le ciel, flottant dans de mystérieux antres, déjouant ainsi les jeux de lumière serpentine. Son saxophone trônait tel un maître du temps. Les pièces de l’album Cracks ont ouvert les portes du Paradis, traçant ainsi le chemin pour toutes celles ou tous ceux qui ne seraient pas encore convaincus de cette beauté queer. Sous l’emprise de cet être à la fois animal et humain, il devenait évident de ne plus vouloir se dérober. L’artiste nous a plongés en hypnose, nous a ensorcelés à coup d’échos et de rêverie. En souffle continu, cet ange fait d’un instrument à vent une parole de sérénité. Les stroboscopes électrisaient les fidèles sporadiquement. La scénographie onirique qui nous a totalement charmés.

Telle une nymphe, vêtue de blanc et plongée dans la pénombre, Caterina Barbieri est apparue sur la scène du Mtelus pour la série Nocturne 2 du festival Mutek. Son aura énigmatique illumina la salle sous un jeu de lumières, des lasers et des nuages de fumée, dansant aux rythmes saccadés de sa performance grandiose. Caterina ne joue pas de la musique. Elle parle avec ses instruments. Elle évoque des incantations. Elle déjoue les règles de l’arithmétique. Polyphoniques et polyrythmiques, ses pièces ont catalysé toute l’énergie de ses séquenceurs, de ses notes concises et de son dialogue théâtral avec le divin. Des morceaux de son nouvel album, Spirit Exit, ou du mythique Ecstatic Computation ont plongé le public dans un univers paranormal. Le titre Fantas a transcendé la Place des Arts à l’entrée en scène de Caterina. De longues minutes se sont écoulées dans un espace d’infinitude où la perception humaine s’est fondue dans la magie du synthétiseur analogique et modulaire « caterinesque ». Immobilisées dans des nappes circulaires et convergentes, les sonorités se déstructuraient par des coups de filtres, de résonance, de pitch et de LFO, ainsi qu’à l’aide de toutes les substances hallucinogènes requises pour transcender la machine. Caterina Barbieri, de la magie pure.


Photo de Caterina Barbieri : Important Records

Tout le contenu 360

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

OSM | Du ciel à la Terre

OSM | Du ciel à la Terre

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Backxwash – Only Dust Remains

Backxwash – Only Dust Remains

Deafhaven – Lonely People with Power

Deafhaven – Lonely People with Power

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Ken Pomeroy – Cruel World

Ken Pomeroy – Cruel World

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Lido Pimienta – La Belleza

Lido Pimienta – La Belleza

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Inscrivez-vous à l'infolettre