électronique

MUTEK 2024 | Patrick Watson électro-instrumental, la clé de sa pérennité

par Alain Brunet

L’équipe de PAN M 360 sillonne l’entière programmation de MUTEK 2024 et y observe un maximum d’artistes au cours de cette 25e édition de sa version montréalaise. Suivez nos expert.e.s jusqu’à dimanche soir, aucune autre couverture médiatique de MUTEK ne s’annonce aussi considérable!

Lorsqu’on repasse attentivement l’œuvre d’un créateur de chansons, on réalise plus souvent qu’autrement la récurrence de certaines progressions d’accords et trajectoires mélodiques. On l’observe assurément chez Patrick Watson, sans compter l’usage de sa voix de tête haut perchée, de contre-ténor moins disposé à user de sa voix de corps, plus grave et de texture différente. À un certain stade, cependant, on peut se lasser de cette récurrence qui nous semble devenir redondance.

Pat Watson a-t-il ressenti les choses ainsi? On peut présumer que l’artiste montréalais avait saisi l’enjeu, puisqu’il est parvenu à relancer sa proposition musicale à travers cette soirée électro-instrumentale. Tenue au New City Gas au deuxième soir de MUTEK 2024 dans le contexte de son événement spécial, et ce devant une salle pleine à craquer.

Ce qu’on a pu y découvrir et apprécier sera éventuellement filtré, transformé, amélioré jusqu’à l’obtention d’un enregistrement pérenne, au plus grand plaisir de ses fans. Chose certaine en ce qui me concerne, là est la clef de la pérennité de Patrick Watson pour les années à venir. Sans se renier, il devait procéder à ce remue-méninges et remue-ménage pour rafraîchir sa proposition sans se renier. C’est ce à quoi il consent désormais et c’est ce à quoi nous avons assisté mercredi.

Les premières mesures de ce concert intitulé Film Scores for No One nous ont mené vers une forme ambient richement texturée et horizontale, c’est-à-dire sans variations importantes. Le trio était constitué de claviers dont les synthétiseurs modulaires faits sur mesure et le proverbial piano droit de PW, de percussions déployées par Olivier Fairfield (Timber Timbre, FET.NAT, etc.), de basse et compléments électroniques par Mishka Stein (un régulier de PW, mais aussi de TEKE::TEKE et plus encore).

Peu à peu, les patterns compositionnels du principal intéressé sont réapparus progressivement, notamment ces ambiances impressionnistes françaises au piano (Satie et cie) ou minimalistes américaines (transposées aux synthés) se sont glissées à travers les sons naturels ou synthétiques, filtrés, transformés pour la plupart.

La banque de sons mis à contribution s’était donc enrichie de moult textures, couleurs et motifs, force était d’observer pendant que des éclairages et projections d’images-mouvement frappaient les toiles translucides pour ainsi créer un effet 3D plutôt artisanal mais beau, hipster comme il se doit. Le concert s’est conclu sur un chant insoupçonné du normalement chanteur. La voix était vaporeuse, parfois modifiée, autotunée.

J’avoue que je m’attendais à moins que plus, les changements notoires dans l’œuvre de Patrick Watson me semblaient de plus en plus loin derrière nous. Ce fut donc plus que moins. Et c’est pourquoi il est d’autant plus réjouissant de rappeler à quiconque qu’il est toujours temps de se réinventer s’il le faut, tant et aussi longtemps que le coeur bat et que la caboche fonctionne.

crédit photos : Frédérique Ménard Aubin

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