Comment la transhumanité peut-elle devenir l’avenir de l’humain ? Est-il envisageable de réconcilier l’être humain et la machine? L’apocalypse post-technologique est-elle proche? Est-on en train de se faire surpasser par l’intelligence artificielle?
Depuis l’existence de l’humanité, les humains ont constamment cherché à développer des outils pour faciliter leurs tâches quotidiennes, solutionner leurs problèmes, soigner leurs maladies ou augmenter leur confort. De Léonard de Vinci avec ses croquis de machines volantes annonçant le développement de l’aviation ou les automates de Badi al-Zaman Abu al-Izz Ismail ibn al-Razzaz al-Jazari, les individus imaginent des nouvelles technologiques en permanence comme si elles allaient leur épargner la mort.
La Canadienne, Myriam Bleau, et la Taïwanaise, Nien Tzu Weng, ont créé vendredi une performance époustouflante en mêlant divers paramètres. L’originalité, les sensations extrasensorielles et le questionnement étaient au rendez-vous pour l’ouverture de la série A/Visions 1 présentée au Théâtre Maisonneuve.
Sur la scène, un duo de chimères conversant sur les “estres de raison”. Un débat chaotique et orchestré sur l’imagination de l’esprit, de nos terreurs, de nos monstres, nos espérances et l’illusion du réel et de l’abstrait. Les personnages hybrides -corps humain et visage numérique- se déployaient sur la scène en corrélation avec des écrans LED géants où reflétaient des flash lumineux puissants et saccadés.
La composition musicale exprimait à souhait cette torpeur de ces êtres si fragiles et puissants sans omettre leur transformation progressive en entité fictionnelle. Ce script imaginaire se charpentait par coup successif de son modulaire glitch envahissant et pénétrant ainsi le Théâtre Maisonneuve de vrombissement terrifiant.
La montréalaise est connue pour ses performances de musique électronique gestuelle, ses interfaces audiovisuelles, ses installations et ses dispositifs interactifs qui articulent son, lumière, mouvement et symboles.
Son acolyte, quant à elle, explore l’interaction entre le mouvement et le multimédia, oscille entre réalité et fantaisie. Reconnue internationalement, ses performances ont été présentées au Node Digital Festival, à la Biennale Némo, et à Ars Electronica, entre autres. Weng est cofondatrice du collectif Double Fantasy et participe à Le PARC chez Milieux, soutenue par le CCOV, et est artiste en résidence au Topological Media Lab, où elle poursuit ses recherches sur la présence et l’interactivité dans l’art interdisciplinaire contemporain.
La compositrice, artiste numérique et performeuse, Myriam Bleau et l’artiste multimédia Nien-Tzu Weng ont réussi un travail de grande qualité grâce à leur dispositif sur scène. Alliant leur force respective, leur pièce post-théâtrale innovante et avant-gardiste a plus qu’ébloui le public de Mutek.
Crédit photo: Bruno Destombes