L’équipe de PAN M 360 sillonne l’entière programmation de MUTEK 2024 et en relève un maximum d’artistes au cours de cette 25e édition de sa version montréalaise. Suivez nos expert.e.s jusqu’à dimanche soir, aucune autre couverture médiatique de MUTEK ne s’annonce aussi considérable!
En ouverture de la série Nocturne présentée à la SAT jusqu’au dernier soir de MUTEK, le New Yorkais d’origine ouest-africaine Lamin Fofana et le Québécois JS Baillat ont constitué un binôme audiovisuel plus qu’énigmatique. Durant ce premier set, on aura observé des tryptiques visuels sur le mur derrière, images vaporeuses en noir et blanc sur fond de cratères lunaires et écumes de vagues en mouvement. Cette musique était le fruit d’un set hybride: contrôleur, boîte à rythme, platine vinyles, soit 45 minutes de drone ambient expérimental, très mental, aux confins de la musique concrète contemporaine. Le bruitisme dominant exerçait sont emprise à coup de nappes sans fin. On aussi ressenti le grésillement de l’aiguille sur le sillon. La SAT était alors en suspension, et ce jusqu’à l’explosion finale techno: hardcore drum et kick percutants. On se rappellera que Fofana aime intégrer des compositions originales, des prises de son en extérieur et des éléments d’archives dans le but de constituer des installations multisensorielles, afin défier le public pour ensuite le ramener à ses pulsions vitales. Sa dernière exposition récente –Dark Waters en lien avec William Turner – était au Tate Liverpool. Rien que ça. Le VJ -habitué à travailler pour C2MTL, Ariane Moffat, Place des Arts, Moment Factory, Cirque du Soleil- a su jouer de cette corrélation pour transcender le tout et nous élever dans cet univers hypnotique.
crédit photo: Bruno Destombes