L’équipe de PAN M 360 sillonne l’entière programmation de MUTEK 2024 et y observe un maximum d’artistes au cours de cette 25e édition de sa version montréalaise. Suivez nos expert.e.s jusqu’à dimanche soir, aucune autre couverture médiatique de MUTEK ne s’annonce aussi considérable!
Panorama: I’m feeling lucky ne pouvait s’apprécier que si toutes les clés interculturelles se mettaient en exergue.
Ce film immersif, aux premiers abords, semblait simpliste et divertissant. Survolant, à même le sol, un paysage de plaine, de forêt et de steppe, en contexte diurne et nocturne, sous un ciel bleu décoré de quelques cumulus blanc, on avait l’impression de plâner tel un oiseau. Le son immersif quant à lui était couplé avec des nappes claires et infinies, des gazouillis d’oiseaux en plein printemps et divers bruitages. Des personnages apparaissaient et disparaissaient au gré du hasard.
Et pourtant, rien n’était évident. Plus le film défilait, plus le doute s’instaurait quant à la signification de l’œuvre, du lieu, de l’identité des individus et de la temporalité. L’approche initiale simpliste a laissé place à la complexité et le multiple étalage des contenus.
En effet, les deux artistes, Timothy Thomasson & Tatum Wilson, ont mis sur pied une une installation générée en temps réel par ordinateur, qui interroge les relations à l’image, à la géographie, à l’espace virtuel, à la technologie des médias historiques et aux systèmes de collecte de données massives. Inspiré par la peinture panoramique du 19e siècle et peuplé de milliers de figures tirées de Google Street View, ce film a eu l’effet attendu. Celui de nous interroger sur notre monde moderne en constante évolution où la confusion et l’arsenal des images nous mènent à l’hébétement collectif.