L’équipe de PAN M 360 sillonne l’entière programmation de MUTEK 2024 et y observe un maximum d’artistes au cours de cette 25e édition de sa version montréalaise. Suivez nos expert.e.s jusqu’à dimanche soir, aucune autre couverture médiatique de MUTEK ne s’annonce aussi considérable!
Le premier acte de cette soirée Nocturne était un acte que je voulais particulièrement voir, SEULEMENT, l’alter ego du musicien/producteur montréalais Mathieu A. Seulement. On ne l’a pas beaucoup vu depuis ses débuts avec l’EX PO il y a plus de trois ans, mais à MUTEK, il a présenté une nouvelle performance qu’il appelle Bricolage Architecture, une performance de synthétiseur modulaire AV tordant avec des formes et des images sporadiques, des basses lourdes et des tonnes de stroboscopes. SEULEMENT adore le stroboscope, on pourrait même dire qu’il est un artiste du stroboscope, car chaque performance en direct comporte des éclairs de lumière volontaires. Cela fait autant partie de la musique que les patchs qu’il construit pour créer ses paysages sonores électroniques en direct. Il est impossible de regarder la performance dans son intégralité sans regarder le sol ou s’éloigner des écrans. La musique était très SEULEMENT, s’entrelaçant avec des gouttes complexes et décalées, des bleeps et des bloops, et l’étrange livraison vocale anthemique. Je suis curieux de savoir si nous aurons un album accompagnant Bricolage Architecture.
Le duo électronique d’Amsterdam, No Plexus, qui s’identifie lui-même à un genre particulier, a commencé par des chansons un peu à la Björk et à la Portishead, avec des effets vocaux sauvages et des synthés industriels profonds. Ensuite, c’est devenu une sorte d’hyper-pop bizarre, avec un peu de dubstep et des paroles un peu trop faciles sur le fait d’être « typiquement millénaire ». Cette partie n’était pas ma tasse de thé, mais certains des plus jeunes ou des plus âgés ont semblé l’apprécier. Les visuels étaient très cool et MUTEK-y, avec des fleurs et des formes en mutation, et à un moment donné, lorsque le chanteur a été diffusé en direct, cela a créé une ambiance de type Black Mirror. Cependant, certaines voix étaient trop exagérées et parfois un peu trop perçantes.
J’étais un peu fatigué par No Plexus, alors je me suis aventuré au fond de la salle avant de voir Jacques, un artiste du son et de la vidéo de Paris, France. Jacques a immédiatement apporté la chaleur, même si son micro à tube bizarre, qui sonnait comme un didgeridoo numérique, coupait dans tous les sens, dansant sur scène avec sa lourde vague de crime européen et sa trompe de chatouillement d’objets. La performance vidéo était vraiment intéressante à regarder : Jacques enregistrait le son et la vidéo d’un objet de tous les jours, comme un fouet, et le mixait en direct sur l’écran. Mais Jacques est allé très loin et a fait cela avec quatre ou cinq objets différents, créant ainsi un effet hypnotique. Je pense que d’autres artistes audiovisuels pourraient s’inspirer de Jacques.
crédit photos : Vivien Gaumand