Deux scènes, deux ambiances. Et toujours plus de danse. Pour cette soirée du 25 Janvier 2025, l’équipe d’Igloofest a décidé de nous offrir une programmation particulièrement différente entre la scène principale Sapporo, et sa petite sœur Vidéotron. Si l’une était une ôde à la house, l’autre l’était au métissage entre musiques traditionnelles nord-africaines et musiques électroniques contemporaines
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VIDEOTRON: Manalou, Mnsa, Nadim Maghzal, Cheba Iman.
Déconstruction, reconstruction, hybridation entre différents genres… Les sets sur la petite scène Vidéotron ont su briller de par leurs métissages et imbrications sonores. Et même si la scène est quatre fois plus petite (on n’a pas pris le temps de mesurer, mais on imagine!), les sets de ces artistes majoritairement issus du Canada ont su faire fondre la neige sous nos pieds.
Imaginez le décor. On s’enfuit derrière la scène principale, pour déboucher vers celle de Vidéotron via un tunnel de lumière. Qu’est-ce qui nous y attend ? Un public qui saute littéralement sous les à-coups des percussions.
Afro-beat, drum and bass, drill, downtempo, hip-hop, mais aussi tech-house, tout ça mixé avec des musiques traditionnelles arabiques.
Mnsa, arborant fièrement son foulard de la Palestine, était un soleil dans la nuit d’hiver. Avec sa bonne humeur contagieuse et son enchaînement de sons aux différents tempos, il n’a pas lâché le public une seule minute. Entre classiques pop, heavy bass lines, musiques traditionnelles arabes, le tout mixé sur un fond de techno, mes doigts, jusqu’alors glacés par la bière que je tenais entre mes mains, se sont rapidement réchauffés.
Une ouverture parfaite pour le set de Nadim Maghzal, qui, à sa façon, a su reprendre le flambeau et faire grimper les gens -littéralement- sur les devants de la scène. Au rendez-vous ? De la musique électronique très percussive, comme on l’aime, toujours associée aux sonorités nords africaines, et à la UK Bass.
Ces quatres artistes, de Manalou à Cheba Iman, -qui, elles aussi, nous ont offert des performances particulièrement singulières-, ont prouvé la beauté de la synergie entre la musique d’Amérique du Nord et celle d’Afrique. Ils nous ont aussi montré à quel point être un DJ, c’est avant tout faire communauté, et partager une certaine joie de vivre, ensemble.
SAPORO: Lia Plutonic, Syreeta, Dennis Ferrer, Skepta (sous son label House, Mas tiempo) “HOUSE HOUSE HOUSE”
Un mot qui résonne, pendant que je danse face à la scène principale.
De Lia Plutonic (Residente Montréalaise) à Dennis Ferrer, ce sont les classiques de la House musiques qui s’enchaînent, tous remixés à leur propre sauce!
Sapporo
Derrière les quatre DJ-producteurs de la scène Sapporo, quatre différentes visions de la house musique et de ses déclinaisons. Un genre qui traverse le temps et l’espace, et qui permet de réunir un public aux horizons diverses.
Si Syreeta nous a offert des sons un peu plus ancrés dans la culture britannique de la house musique (d’où elle vient), son mix entre techno, voix mélodiques et rythmiques house UK s’est avéré un terrain particulièrement fertile pour accueillir son confrère d’outre-mer: Denis Ferrer, artiste influent de la scène électronique depuis plus de quinze ans.
Tandis que Syreeta et Lia Plutonic surfaient un peu plus sur l’hybridation house et techno, Dennis Ferrer est clairement revenu aux sources de la house new-yorkaise, pour nous offrir un set très disco-funk-tech-house. Très mélodique, très progressive, très années 90, avec des classiques comme Ain’t Nobody (Loves me better). Au devant de la scène, c’était une foule de tous âges qui dansait. La preuve, encore une fois, de la capacité rassembleuse de la house !
Leurs sets très vibrants ont su accueillir avec une joie non dissimulée l’artiste principale de la soirée, Skepta, performant sous son projet Mas tiempo, qui a rapidement augmenté le BPM d’un cran. Bien qu’il soit mieux connu pour ses performances-productions en tant que MC-rappeur, l’artiste Londonien a su se démarquer ces dernières années par ses mixs très rythmiques, parfois déconstruits, mais pourtant particulièrement progressifs et toujours très house.
Au rendez vous: UK Drill et Grim, drum and bass, house, pour finir sur de la techno prog. La foule était déjà déchaînée, alors que plus d’une dizaine de couples vus, du haut de ma terrasse, monter sur les épaules des uns et des autres. Y’a des ballons qui volent dans les airs, les corps qui se percutent en dansant, les voix s’égosillent et des flocons de neige tombent sur le haut de nos têtes.
Une très belle clôture de soirée d’hiver, pour une très belle programmation de ce samedi soir d’Igloofest.