Le MTelus était presque plein en ce mardi de Francos, c’était néanmoins clairsemé au fond du parterre mais bon, deux MTelus deux soirs consécutifs, c’est tout contrat pour un artiste français. Depuis les années 90, Katerine est un incontournable de la pop française, tant pour ses frasques, son sens de la provoc, son humour ciselé dans l’absurde, ses solos de flûte à bec, que de la finesse de sa plume et de la distance critique qu’il établit avec nos existences humaines et un monde qui a, somme toute, beaucoup moins de sens que celui ou ceux qu’on voudrait lui prêter.
Clownesque du début à la fin de ces presque deux heures de rigolade, il débarque sur scène en robe impériale pour La reine d’Angleterre, avec pour trame de fond un hymne classique à la hauteur de la pompe. On l’entoure ensuite pendant qu’il change de costume pour
Nu, Costume d’Adam ou presque, un peu plus couvert que lors de sa performance mondialement observée aux Jeux olympiques de Paris. Couronne de végétaux, barbe de Dieu le Père, un string délimitant ses fesses quinquagénaires. Hilarant, il va sans rire!
Au troisième titre, les toges de la Rome antique sont désormais de mise pour le chanteur et ses acolytes, hommes et femmes. Comment tu t’appelles est un autre vol plané au-dessus de l’absurde. Êtres humains est ensuite entonné a cappella, la batterie se joint à la voix du soliste et ça culmine en afrobeat.
Katerine “chausse” alors son bob, fait rimer bedaine et cinquantaine, le funky groove fait le travail Sous mon bob. Pop antillaise pour Total à l’Ouest, délire occidental s’il en est.
S’ensuit le moment zou de la soirée, d’abord pour Des bizoux interactifs puisque le public est mis à contribution, idem pour les mitrailles de zou du pont de la chanson suivante conclue en punk-rock, chanson consacrée à son chien Zouzou qui défèque mou, entre autres activités quotidiennes. On sait que Katerine est passé maître dans l’art du pipi-caca-poil, et on en redemande!
Tout plein de sonneries s’enchevêtrent, Au téléphone devient un funk balancé sur un ton bourvilien. Pour La banane, autre joyau d’humour absurde, un fan déguisé en fruit jaune est invité à monter sur scène, tout le monde se bidonne.
Nous sommes alors prêts pour la poursuite rocambolesque de Marine LePen, écrite bien avant que l’icône de l’extrême-droite française n’ait acquis ce statut.
Katerine enchaîne Blond sur fond de stoner rock, puis Liberté (mon cul), Excuse-moi… jusqu’à l’explosion de Louxor, j’adore, son tube absolu où le son est évidemment coupé, monté, recoupé et ainsi de suite. Le chanteur arbore alors un costume hallucinant, sorte de courge géante peinte en rose.
Aux rappels, il revient en peignoir blanc, couronné, c’est Patati patata! où il enjoint son public de scander ras l’bol à répétition. ADN sous forme pop-soul-jazz et ballade crooner pour Des étoiles, suivi d’Amour (de maman), Parivélib (sur le Paris nocturne traversé en vélo) et Patouseul en presque finale, disco pop on ne peut plus parigote.
Il conclura avec Moment parfait, seul avec son claviériste, question de souligner la qualité bien réelle de cette communion avec son public francophone d’Amérique. Katerine et son équipe reviendront saluer le public avec l’Hymne à la joie de Beethoven en toile de fond, hymne de circonstance indeed.
Photo: Victor Diaz Lamich