La catastrophe a été évitée. Cinq minutes avant le spectacle de Marianne Trudel et Karen Young sur la scène principale de la Fête de la Musique de Tremblant, le déluge s’est abattu. Il fallait voir le public nombreux fuir à toutes jambes. On a déplacé vite fait les deux artistes vers le petit chapiteau du piano public. Les courageux qui s’y sont rendus ont eu droit à deux récompenses : un abri confortable et une heure de chant/piano jazz d’une classe très élevée. Plusieurs des chansons choisies par les deux artistes avaient pour thème… l’eau. Ça ne s’invente pas. Finalement, on l’a pris comme un énorme supplément d’âme. Karen Young, du haut de ses quelque cinquante ans de carrière professionnelle (je ne souhaite pas révéler son âge, soyons délicats. De toute façon vous trouverez l’info sur Wikipédia….), est encore l’une des voix les plus exceptionnelles nées au Canada. À travers un répertoire traversé par des airs finement transformés de Monk, Strayhorn, Vigneault, Joni Mitchell, Abbey Lincoln, Richard Desjardins, etc. elle a attaché le public à son chant expressif et aérien. Marianne Trudel, magistrale pianiste, s’est également démarquée grâce à des interventions parfaitement symbiotiques avec l’esprit raffiné de sa partenaire. Une leçon de grand art réalisée dans des circonstances imparfaites.
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