Chanson francophone

Francos | Eddy de Pretto, entre douceur et défoulement

par Sandra Gasana

D’abord, une lumière sur Johan Barnoin, le pianiste. Puis une autre sur Eddy de Pretto qui entre sur scène sous des applaudissements incessants. L’art de la mise en scène est maîtrisé par cet artiste qui parvient à changer de décor pour chacune de ses chansons. Il se promène sur scène, il est parfois assis, parfois debout, parfois assis sur le piano même et danse bien. Et il décide de démarrer ce concert avec son hit Love and Tendresse.

Et d’un coup, changement de décor pour Crash Cœur, un écran apparaît. On y voit les musiciens, qu’il présente un après l’autre, mais qui ne sont pas là physiquement. Après Yamê qui est venu en petit comité, voici qu’Eddy de Pretto nous sert la même formule.
Vêtu de son légendaire débardeur blanc, de jeans en patte d’éléphant et des chaussures à semelles, il nous partage une première confidence. « J’ai cherché un costume pour ce soir, vu que je joue dans une grande salle, mais je n’ai rien trouvé. Alors j’ai gardé mon débardeur, j’espère que ça vous va ? » dit-il en rigolant.

Sans transition, il nous sert R+V avec cette fois à l’écran, non pas ses musiciens mais des effets spéciaux pour illuminer la salle et la transformer en véritable piste de danse.

« Ok Montréal, est-ce que ça bouge ? Montrez-moi comment ça bouge à Montréal », demande-t-il avant d’inviter la salle à se mettre debout, ce qu’elle fait sans se faire prier. Il enchaîne avec Mendiant de Love et Papa Sucre, pour rester dans l’ambiance discothèque. Certaines des chansons de son nouvel album restent fidèles à sa marque de commerce, à savoir des sujets parfois durs mais abordés avec intelligence et poésie.

Il passe de rythmes dansants à des chansons plus calmes, où sa voix, qui va dans les graves et dans les aiguës, est mise en évidence. C’est le cas lorsque le pianiste revient sur scène pour Pause, sur laquelle il a collaboré avec la grande Yseult (qui n’était pas présente malheureusement) et Parfaitement, qu’il chante assis sur le piano. Encore une fois, on retourne au décor initial minimaliste, deux lumières, un piano, pas d’écran pour distraire. Ce moment était chargé émotionnellement et l’on pouvait le ressentir dans la salle. On pouvait entendre des murmures comme si les spectateurs voulaient chanter avec lui. 

« Si vous avez des verres, c’est le moment de faire quelque chose ensemble : levons nos verres à la chanson Kid, qui est dans les manuels scolaires en France », nous apprend-il, sous des tonnerres d’applaudissements. « C’est grâce à vous alors un énorme merci ! », ajoute-t-il. Le moment fort lors de cette chanson est sans aucun doute lorsque la salle entière chantait à l’unisson : Vi-ri-li-té a-bu-sive !, à plusieurs reprises.

Autre changement de décor qui nous secoue un peu tellement on ne s’y attend : retour à l’ambiance festive, aux lumières stroboscopiques, aux effets spéciaux et aux musiciens sur l’écran pour Créteil Soleil et Être bien, qu’il introduit en abordant un sujet qui lui est cher. « Je vais parler de santé mentale. Pour moi, c’est aussi important d’avoir une bonne santé mentale que physique. Je vais beaucoup chez mon psy et je lui dis : J’ai qu’un but dans la vie, c’est d’être bien avec moi-même ! », tiré de la chanson. La salle était restée debout durant toutes les chansons dansantes, ce qui n’est pas toujours pratique pour les personnes qui souhaitent rester assises. Ils n’y verraient rien de la scène. « C’est le temps de se lâcher », crie-t-il à la salle. « Est-ce-que vous sentez l’énergie ? », demande-t-il aux spectateurs avant de poursuivre avec Fête de trop, sur laquelle il invite le public à chanter avec lui.
Dernier retour au piano avec Johan qui revient sur scène pour Maison, qu’Eddy de Pretto interprète brillamment en émouvant la salle. Il se promène lentement, avec la même lumière du début qui le suit sur la scène.
Pour finir, on retourne dans l’ambiance discothèque avec Urgences 911, avec un décor aux couleurs de sirènes de polices. Il clôture le spectacle avec la même chanson du début, Love and Tenderness, mais cette fois-ci dans une version plus rythmée avec les paroles qui défilent sur l’écran pour que toute la salle puisse chanter. Cela lui a valu des applaudissements, qui se sont transformés en un long standing ovation. Tellement long, qu’il a dû revenir pour un rappel et nous a partagé Heureux, qui figure aussi dans son nouvel opus Crash Cœur. « Montréal, à très très très bientôt j’espère ! ».

Miro Chino a assuré la première partie du concert d’Eddy Pretto, lors de la 35è édition des Francos de Montréal. Ce rappeur québécois, également guitariste, était accompagné de son bassiste, d’un guitariste et d’un batteur. 

Tout le contenu 360

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Festival de Lanaudière | Hamelin/Dover : la musique qui résonne

Festival de Lanaudière | Hamelin/Dover : la musique qui résonne

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Orchestre métropolitain sur le Mont-Royal : un gros calin collectif

Orchestre métropolitain sur le Mont-Royal : un gros calin collectif

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Ambiance d’entrepôt nocturne pour la nuit blanche de Juan Atkins à la SAT

Ambiance d’entrepôt nocturne pour la nuit blanche de Juan Atkins à la SAT

Lifeguard – Ripped and Torn

Lifeguard – Ripped and Torn

Brainwasher – At Least It Beats an Actor

Brainwasher – At Least It Beats an Actor

Nicholas Daniel – Complete Works for Oboe by Madeleine Dring

Nicholas Daniel – Complete Works for Oboe by Madeleine Dring

Christine Tassan; Marie-Véronique Bourque – Bruissement boréal

Christine Tassan; Marie-Véronique Bourque – Bruissement boréal

Festival de Lanaudière | Orchestre métropolitain/Yannick Nézet-Séguin/Marc-André Hamelin : Quand le naturel fait le concert

Festival de Lanaudière | Orchestre métropolitain/Yannick Nézet-Séguin/Marc-André Hamelin : Quand le naturel fait le concert

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta : une Reine du violoncelle avec les Violons du Roy

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta : une Reine du violoncelle avec les Violons du Roy

Les « rodas de samba » qui n’ont pas de fin

Les « rodas de samba » qui n’ont pas de fin

Vendredi soir au Dômesicle – Toute la nuit avec Jump Source

Vendredi soir au Dômesicle – Toute la nuit avec Jump Source

Festival d’art vocal de Montréal | Un gala où la relève prend la scène

Festival d’art vocal de Montréal | Un gala où la relève prend la scène

Éli Doyon et la Tempête – Attraper le ciel avant qu’il tombe

Éli Doyon et la Tempête – Attraper le ciel avant qu’il tombe

Barbara Hannigan; Katia et Marielle Labèque – Electric Fields

Barbara Hannigan; Katia et Marielle Labèque – Electric Fields

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Feu, champignons et divertissement en famille : l’expérience ShazamFest XX

Feu, champignons et divertissement en famille : l’expérience ShazamFest XX

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Tyler, the Creator – DON’T TAP THE GLASS

Tyler, the Creator – DON’T TAP THE GLASS

Off Piknic avec Gorgon City, Dennis Ferrer, Riordan et Linska

Off Piknic avec Gorgon City, Dennis Ferrer, Riordan et Linska

Piknic Electronik | DJ Fuckoff met le feu pour le Pep Rally

Piknic Electronik | DJ Fuckoff met le feu pour le Pep Rally

Inscrivez-vous à l'infolettre