NEW YORK
Régnait une ambiance électrique au Madison Square Garden dimanche soir: 19500 spectateurs assistaient au concert du légendaire guitariste de Pink Floyd, David Gilmour. Au programme, le dernier album Luck and Strange, créé avec la collaboration de sa femme, l’autrice Polly Samson.
Il aura fallu attendre près de 10 ans avant l’arrivée de cet album solo qui, incidemment, a occupé la première place du palmarès du Billboard britannique à sa sortie en septembre dernier.
Vêtu d’un t-shirt, d’un jean noir et muni de sa guitare la Black Cat Strat, le maître du space/prog rock a rapidement pris les choses en mains en interprétant la chanson 5 AM, une pièce de l’album Rattle that Lock parue en 2015.
Il a ensuite enchaîné avec les premières plages de son dernier enregistrement, Black Cat et Luck and Strange. Selon le principal intéressé, c’est probablement le meilleur album solo depuis Dark Side of the Moon en 73 – il a formulé cette affirmation lors de son passage à l’émission The Tonight Show avec Jimmy Fallon sur NBC, la semaine dernière. Matière à débat, on s’en doute bien.
Vu la stature du musicien, il fallait évidemment payer une petite fortune pour assister à ce concert et faire dans mon cas près de 600 kilomètres en avion pour venir entendre l’un des guitaristes les plus influents au monde. Et, croyez-moi, il n’a déçu personne !
Malgré ses 78 ans, Gilmour n’a pas perdu une once d’énergie sur scène. Dès les premières notes de guitare on pouvait reconnaître le son et la voix Gilmour, qui sans efforts à fait vibrer les cordes de sa guitare.
C’est le cinquième album solo de David Gilmour et la foule de cette salle mythique était fort heureuse de voir que le guitariste avait pris le soin de rappeler son talent en jouant entre autres en solo Fat Old Sun de l’album Atom Heart Mother (sorti en 1970). Après ce morceau, il reçut une ovation monstre de la part de cette foule bigarrée, dont l’âge variait entre 25 et 77 ans.
L’environnement visuel de ce spectacle a été confié à un collègue de longue date, soit le concepteur d’éclairage Marc Brickman qui a longtemps travaillé avec Pink Floyd vers la fin des années 70. C’est lui qui a signé la scénographie et la conception d’éclairages du fameux show The Wall en 1979.
Durant la première partie du spectacle, Gilmour a joué pas moins de 9 pièces du répertoire de Pink Floyd. Un autre moment fort de ce concert fut l’interprétation de The Great Gig in the Sky, l’une des pièces mythiques de Dark Side of the Moon (1973), un album sorti il y a 50 ans. Pour l’exécution, on a confié la tâche à la pianiste Louise Marshall, les sœurs Webb et la fille du guitariste, Romany Gilmore. L’ambiance était spectaculaire avec des chandelles disposées sur le piano et ces voix magnifiques i contrastant avec les vocalises mythiques de Clara Tory sur l’enregistrement originel.
Pour souligner cet anniversaire, d’ailleurs, le groupe londonien a lancé une vaste campagne de promotion. Dans la foulée de cette sortie, des projections spéciales ont eu lieu à Montréal comme ailleurs dans le monde, soit au Planétarium et à la SAT.
La foule du Madison Square Garden était aussi en voix ! On a chanté à l’unisson Wish You Were Here (1975) et j’étais du nombre puisque, sans trahir mon âge, cela me rappelait de très vieux souvenirs. La guitare sensuelle de David et sa voix chaude ont permis à plusieurs de se replonger dans les très belles années ou le groupe Pink Floyd régnait sans partage aux sommets du prog et du space rock. Notons que David Gilmour a su aussi s’entourer de très bons musiciens que ce fut à la guitare, au clavier, à la basse et à la batterie.
La fin du spectacle n’a pas déçu. En rappel, David Gilmour et sa troupe ont joué Comfortably Numb du célèbre album The Wall écrit par Roger Waters.
Ce spectacle mettait fin à une série de concerts amorcés à Londres, soit à la fameuse salle Royal Albert Hall, suivi de l’Italie (Rome), un pays qu’affectionne particulièrement le guitariste.
crédit photo: compte Instagram de David Gilmour