Comme une poupée rappelée pour vice de fonctionnement et qui revient de l’usine pour vous hanter, SLASH NEED nous transporte d’un sous-sol moite de Rouyn Noranda à un entrepôt pervers de Berlin. La chanteuse Dusty Lee est voilée derrière un écran de maille tenu par ses danseurs. La silhouette de Lee est à la fois menaçante et séduisante, tandis qu’elle émet des grognements gutturaux et des notes aiguës à faire dresser les cheveux sur la tête. Elle pousse contre l’écran, son corps se déforme et se contorsionne, tandis que la production d’Alex Low, qui fait frémir les gorges, nous remonte le long de la colonne vertébrale.
Le brouillard remplit la pièce, et nous ne pouvons qu’apercevoir Lee qui hurle comme une sorte d’animal blessé. Ils mâchent et crachent désespérément chaque mot comme une cérémonie de saignée exhibitionniste. C’est un cauchemar, un assaut contre nos sens qui nous pousse à genoux et nous ouvre la gorge avec des doigts en latex pour voir de quoi nous sommes faits.
SLASH NEED est une sensation. Angoissant, en colère, mais aussi sensible par moments, ce n’est pas pour les âmes sensibles. C’est une catharsis, une rage et une libération.