Tokyo, l’une des villes les plus peuplées du monde et certainement l’une des plus intéressantes, est une vaste zone où les activités intéressantes ne manquent jamais, y compris les options musicales dans les innombrables « live houses », ou bars à concerts, disséminés sur le territoire municipal. Les musiciens et les amateurs japonais ont depuis longtemps fait preuve d’une soif de sons étrangers et d’un respect éclairé, de sorte qu’il est facile de trouver du rock, du reggae, du jazz et bien d’autres choses encore. Pour le visiteur étranger, ce sont les créations et interprétations typiquement nationales qui sont les plus intéressantes. Bien que les billets ne soient pas bon marché, le système de réservation en ligne est pratique (et honorablement dépourvu de frais supplémentaires perfides), la qualité du son est prise au sérieux, les heures de début sont très appréciées et l’énergie même du public local est stupéfiante. Voici un quatuor d’événements musicaux du début du printemps dont PAN M 360 a le plaisir de rendre compte.
Récits de Rupert Bottenberg et Alain Brunet qui étaient au Japon au printemps dernier.
Expositions immersives teamLab Planets, 5 avril, Toyosu Area.
À Tokyo, teamLab Planets a un statut comparable à celui de la Société des arts technologiques ou celui du Centre Phi, c’est-à-dire un centre de diffusion et de recherche sur les arts immersifs, c’est-à-dire la réalité augmentée ou virtuelle. Le centre teamLab Planets est situé à Toyosu, une zone industrielle du port en pleine gentrification hi-tech et résidentielle, entre les secteurs de Ginza et d’Odaiba.
L’accès se fait généralement sur réservation, à une heure précise. On y accède par un train léger et automatisé, en fait très similaire au REM, qui donne une excellente vue d’ensemble des environs. Nous trouvons la file d’attente et entrons à l’heure prévue. Le personnel et les écrans de la réception nous invitent à enlever nos chaussures et à rouler nos pantalons jusqu’aux genoux, puis à les déposer dans les casiers prévus à cet effet.
Nous traversons ensuite un couloir de pénombre, puis de lumière, pour arriver dans la première salle, remplie à ras bord de rideaux ou de grilles de cristal à travers lesquels sont projetées des formes et des lumières sur fond de musique d’ambiance. Les chemins à parcourir ressemblent d’abord à un labyrinthe, mais ils mènent finalement au couloir suivant.
Nous nous retrouvons ensuite dans une salle aquatique, où nous entrons dans une vingtaine de centimètres d’eau. On regarde vers le bas et on voit des nénuphars fluorescents et des carpes semblables à celles que l’on voit dans les étangs japonais. Ces projections sont à couper le souffle !
Nous nous retrouvons ensuite dans une pièce remplie de ballons de différentes tailles, avec plus de musique d’ambiance pour correspondre, et diverses lumières projetées sur toutes ces formes circulaires. Les ambiances sonores new-age ne nuisent pas vraiment, mais elles n’étoffent pas l’image comme on pourrait s’y attendre.
Une dernière pièce est consacrée à une immense floraison, accompagnée d’une musique de chambre à la fois instrumentale et électronique, absolument consonante et donc encline aux harmonies néoclassiques dans un contexte ambiant. L’omniprésence des fleurs dans cet univers virtuel s’avère réconfortante, apaisante, un complément plus important à la création visuelle.
La visite est terminée, nous ramassons nos chaussettes et nos chaussures et quittons le TeamLab Planets avec le sentiment que l’impact spectaculaire des technologies l’a emporté sur la profondeur des œuvres au programme.
Toutes les expositions en vidéo ICI