coldwave / électro-rock / synth-pop

Ne plus assister à un show de Depeche Mode, écouter Memento Mori

par Alain Brunet

Lorsque j’ai vu les prix suggérés pour assister au show de Depeche Mode (minimum de 200$ pour une place minimalement potable), je m’étais déjà braqué depuis une mèche. Je reste aujourd’hui juché bien haut dans les rideaux. À moins d’être assigné professionnellement pour couvrir un tel événement, consacrer de telles sommes à un show d’aréna représente pour moi une déviance profonde du showbizz de masse. 

Et vous croyez encore qu’on ira tous gratos au Centre Bell, nous les scribes de la zizique? Détrompez-vous. Seuls les très très gros médias peuvent être admis à des événements si prisés du marché, sauf de rares exceptions. Il en sera de même pour Bruce Springsteen, dont le progressisme économique en prend pour son rhume avec le prix exorbitant pour prendre part à son escale montréalaise. La nostalgie se paie très chèrement, le Boss n’y fait pas exception.

Ainsi, au lieu de payer 4 ou 5 billets pour des concerts de très grande qualité, des centaines de milliers de fans mettent tous leurs œufs dans ce panier de multi-millionnaires, avec le sentiment d’avoir vécu une soirée unique. À ce prix, difficile de voir les choses autrement…

La tendance à cette consommation d’aliénés s’alourdit depuis un quart de siècle au moins, époque où les Stones se sont pris soudain pour le Cirque du Soleil ou Disney World, suivis de U2, Madonna, Beyoncé, The Weeknd, Taylor Swift, la plupart des mégastars consensuelles…  En 2023, l’écart entre les champions de la  méga production et le reste de la gent musicale, soit la presque totalité des musiciens sur Terre, ressemble étrangement à l’abîme entre ces milliards d’humains et quelques milliers de très chanceux qui n’ouvrent leurs goussets que pour mieux assurer leur reproduction (très) limitée.

J’ai donc résisté quelques jours avant de me taper le nouveau Depeche Mode, marqué par les jours sombres et la perte du comparse Andy Fletcher au printemps 2022. Mes perceptions quant à Depeche Mode sont généralement positives, cette approche synth-pop-coldwave-électro-rock-industriel-musique de films, toujours pesante et dramatique à souhait, a fait école depuis son émergence il y a une quarantaine d’années. Dave Gahan et Martin Gore maintiennent le cap et ne proposent que très peu de variations nouvelles à leur recette. 


Les innovations de Memento Mori, paru il y a 2 semaines, sont plutôt insignifiantes, alors que tout ce qu’on aime de la célébrissime formation anglaise est généralement maintenu : basses synthés puissantes, énormes charges texturales, usage inspiré de la distorsion pour claviers, voix de crooner dramatique, on en passe. Du bon Depeche Mode en somme, sauf exception. Quant au pompage de nos portefeuilles pour tripper vintage, on repassera.

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