Les Django Festival All-Stars : une soirée au « hot club » du Gésù

par Frédéric Cardin

Certains mélomanes ont tendance à se rendre à reculons à un concert de musique manouche, comme vous le savez peut-être. Pas qu’ils n’aiment pas le style ni ne reconnaissent la qualité des musiciens de renom qui s’y adonnent. Ça relève plutôt de la mode « manouche partout » d’il y a 15-20 ans et de la surenchère des standards du genre, pas toujours joués dans les meilleures conditions, et des adaptations de chansons populaires qui ont tourné jusqu’à plus soif sur certaines ondes (Ai-je besoin de rappeler le groupe qui commençait par « Lost » et finissait par « Fingers »? Bien charmant au début, mais étiré jusqu’à la mort cérébrale par la suite).

Bref, les auspices d’un concert intitulé Django Festival All-Stars n’étaient pas avantageux d’un point de vue blasé. Mais heureusement, le quintette présent au Gésù le 7 juillet est d’un autre acabit. Toutes des compos originales provenant de l’album Attitude manouche, à l’exception d’un seul « standard » (The Sheik of Araby), les Django Festival All-Stars ont lancé la soirée avec Attitude manouche (la pièce-titre), une intro qui montre toute la vélocité, la virtuosité et la précision technique des cinq mecs sympathiques. Ça s’est poursuivi comme ça pendant une plus que généreuse heure et demie, avec quelques moments de repos ici et là, des interventions amusantes des musiciens et des taquineries entre eux (ils ont de toute évidence une intimité amicale très forte). La soirée s’est terminée avec la foule nombreuse et debout, intimant avec les mains le rythme endiablé d’une pièce finale parfaitement conçue pour faire cet effet.

Les pièces, toutes composées par l’un des membres du groupe, soit Ludovic Beier (remarquable accordéoniste), Samson Schmitt (épatant guitariste, fils de Dorado et petit-cousin de Tchavolo) et Pierre Blanchard (violoniste virtuose des doigts duquel sortent autant des torrents de notes que d’inflexions raffinées de musique classique) ont ceci de magnifique qu’elles exhibent tous les codes, les réflexes et les caractéristiques fondamentales du style, sans en faire des pastiches lassants. Voici une musique rendue vivante, jamais figée dans une mémoire lénifiante. Un seul bémol cependant, mais aucunement de la responsabilité du groupe : le guitariste rythmique habituel, DouDou Cuillerier, malade, a dû être remplacé à la toute dernière minute par un Américain venu de Baltimore, Michael Harris. Le type est assurément compétent, mais il pouvait difficilement s’aventurer dans des éclats personnels qui auraient coloré les compositions originales étant donné qu’il n’en connaissait la nature ni d’Ève ni d’Adam. Voilà pourquoi on lui a laissé The Sheik of Araby pour s’épivarder un peu. Notons aussi la pétulance communicatrice d’Antonio Licusati à la contrebasse.

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