Silveira est un tromboniste torontois dont c’est ici le premier opus en tant que leader. « A porta aperta » veut dire deux choses : soit « porte ouverte », en latin, ou « porte qui se comprime », en portugais. Les deux significations représentent adéquatement l’univers musical de Silveira. En effet, la suite de neuf morceaux pour quintette (saxos ténor et alto, trombone, piano, contrebasse, batterie) oscille entre tradition et modernité stylistique, dans une relation d’inspiration qui mène assez directement à des géants tels Wayne Shorter et Monk. Il s’agit d’un jazz informé et éduqué, peut-être un peu prudent, ce qui n’atténue pas pour autant son attrait. Le jeu de Silveira a quelque chose de Curtis Fuller dans l’élégance sonore, ou de Steve Turre dans la verve narrative dont il fait parfois usage. Excellentes performances des compagnons de Silveira (David French et Allison Au aux saxos, en alternance, Chris Pruden au piano, Dan Fortin à la contrebasse et Nico Dann à la batterie). Une occasion de découvrir ce qui se trame du côté de la scène jazz torontoise.
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