Music for the Uninvited (2014), Rojus (2016), Nothing Is Still (2018), et voilà Rare, Forever, quatrième album studio s’ajoutant à une série d’EPs et singles bien sentis. Le Britannique Leon Vynehall enregistre depuis 2012, il atteint ici la pleine maturité en imposant une facture composite : deep house, downtempo, bass music mâtinée du legs IDM, ambient assortie de jazz atmosphérique et de petites recherches électroacoustiques. L’originalité de l’approche tient ici à l’équilibre entre prévisibilité (rythmes binaires, mélodies et harmonies consonantes, voix humaine, saxophone) et recherche (couches texturales, diversité sons traités singulièrement). Fin réalisateur, sorte de décorateur haut de gamme de l’ambiance sonore, Leon Vynehall ne réinvente pas la roue mais parvient à éviter les fautes de goût. Il propose un tout cohérent de concepts éprouvés, sans prétendre à la grande profondeur ni à la grande vision. Cet album servira donc de toile de fond au quotidien, sans prise de tête, juste assez nourrissant pour éviter tout diagnostic de superficialité ou de ringardise, et pas assez pour qu’on puisse conclure à un résultat exceptionnel. Chic et de bon goût?
