The Dare, c’est un mec cravaté, chemise blanche, complet noir, verres fumés à monture noire, attriqué comme les Beatles pré-psychédéliques ou encore The Jam ou encore Robert Palmer ou même Devo. Le complet-cravate assumé revient sporadiquement sur la scène rock et voici The Dare, tout droit sorti du Royaume-Uni. Euh… non, apparences trompeuses. Harrison Patrick Smith est New-Yorkais, natif de LA. Sa nationalité est américaine, son accent est américain, ses références dance-punk le sont aussi. Si on était en 2010, il aurait signé chez DFA avec la bénédiction de James Murphy.
Le mec de 29 ans a style givré de rockeurs à la Happy Mondays, Primal Scream ou Jesus & Mary Chain. Charismatique, il donne franchement un très bon show d’esprit rock, avec l’ardeur et les postures obliques des frontmen compétents.Non, ça ne se prend pas vraiment au sérieux : on sourit, on essaie de deviner les références, on kiffe l’attitude, on entre dans le beat rock. On s’éclate devant la scène de La Vallée !
Et pourtant, il n’y a aucun band.
Le jeune mec à cravate se trémousse en soliloque, seuls deux claviers vintage sont manipulés à de rares occasions. Préenregistrées, des guitares très fuzzées se fondent dans des motifs électroniques, électro-pop, krautrock, synth-punk. Plus on avance, plus la dimension électronique domine cette esthétique néanmoins rock à l’ère numérique.
On se demande même si le mur d’amplis Mashall empilés derrière le frontman est vraiment utilisé ou bien s’agit-il d’un simple élément de décor.
Quoi qu’en soit la réponse, on est diverti à souhait par cette formule qui s’annonçait vachement rétro au départ et qui, au fil des riffs, strophes et hurlements, s’est révélée plus singulière. Si ça vous intrigue, écoutez What’s Wrong With New York, album sorti l’an dernier.