Rien à voir avec le célèbre cabaret Le Chat Noir à Paris, l’artiste a été baptisé « El Gato Negro » durant son séjour en Amérique latine, puisqu’on le décrivait comme « un animal nocturne, un chat de gouttière, légèrement brigand sur les bords ». Ce nom ne l’a jamais quitté, même une vingtaine d’années plus tard.
Il débute par le chant, puis se met à danser, avant de rajouter une sorte de flûte immense, avec un bout noir. Il retourne ensuite vers sa console pour nous balancer du son fusionnant rythmes africains, latino-américains, de l’électro, le tout bien agencé.
Mon coup de cœur est clairement Mundo Cae, en duo avec Assane Mboup, un artiste sénégalais dont il fait l’éloge. Tiré de l’album Tigre qui pleure, paru en 2024, on remarque son penchant pour les félins. De plus, il maitrise l’art de la mise en scène, incarne un personnage durant ses performances, alliant le théâtre, la danse et le chant.
Dans un espagnol impeccable, il s’adresse au public dans cette langue, que plusieurs semblaient comprendre. Il rend d’ailleurs hommage aux Colombiens dans la salle, entre deux morceaux.
« Vous avez l’air étrange, Montréal, et j’aime ça ! » affirme-t-il avant de jouer un morceau qui prône la différence.
Un moment fort de la soirée était durant Bombon de canela, de l’album Ouvre la porte paru en 2019, sur laquelle il inclut la fameuse phrase « Como si fuera esta noche la ultima vez » dans Besame Mucho. Il nous fait une feinte à la fin de la chanson, restant immobile pendant presque 2 minutes, avant de revenir avec le rythme dansant.
Dans Marie-Claire, cette femme qui « tire sur les mauvais maris », nous savourons un mélange de rythmes latins anciens, mais remis au goût du jour avec de l’électro et autres bruits d’ambiance ajoutés par l’artiste. C’est un peu cela l’univers d’El Gato Negro, des rythmes afro-latins, revisités par l’électronique mais aussi en y insérant des sons tels que le balafon, la kora ou le tama.
Une mention spéciale a été faite au label Cosmovision, qui est à l’origine de cette invitation. Ce label a bien démontré l’étendue de son réseau, nous faisant découvrir des pépites lors de cette édition des Nuits d’Afrique.
Crédit Photo: André Rival