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Concordski – Salon des arts ménagers

· par Marilyn Bouchard

Concordski avait déjà piqué ma curiosité avec son premier EP éponyme paru en 2023 où elle réinterprétait principalement les chansons de ses inspirations à sa sauce. Elle récidive cette année avec un deuxième EP, cette fois de compositions originales, qui finit de définir l’amour qu’elle porte aux synthés analogiques et aux séquences rythmiques, sur une poésie bien à elle où elle tisse des récits plausibles, à la frontière entre sa réalité et l’imaginaire, qui sont tantôt cocasses et tantôt tragiques. Grande fan des personnages affublés de leurs destins, elle se permet aussi par moments de nous partager son angle par rapport au féminisme, à la religion et au rêve américain avec ironie au travers leurs aventures. Entre synthés glauques et sentiment d’angoisse enclin à la danse, l’album est dans la veine que partagent plusieurs autres albums de 2025, du Québec aux États-Unis en passant par la France, où on danse au rythme de la fin du monde. Coïncidence?

On ouvre avec Azimuth, une pièce instrumentale qui place tout de suite l’univers charmant et décalé dans lequel on plonge. Sa ritournelle synth, dissonante par moments, devient de plus en plus rythmée et progresse en une épopée futuriste qui place bien la pièce comme un décollage pour le voyage qui nous attend. S’ensuit Omniscient où on aborde le thème de la foi à travers le récit ironique de l’arrivée d’un guide en mission sur arrangements de synth-bass dansante rappelant la synthwave de la musique française, avec claps saturés et une abondance de hi-hat.
On continue l’immersion avec le stylisé Sylvester, où on écoute le voyage funeste du personnage aux États-Unis sur une belle intro d’orgue qui évolue en beat suave et décalé aux teintes d’Orange Mécanique. Mention à la progression électro de la fin qui tourne presque au dubstep, vraiment trippante! S’ensuit L’Incendie qui s’ouvre avec sa ritournelle vocale hypnotique, rejointe par les synthés, en nous faisant danser « quelque part » dans un entrepôt de fin du monde où les Ritas Mitsoukos ne sont pas très loin. Nadia nous entraîne ensuite dans un rêve américain d’amour et de succès rythmé rappelant vraiment la synthwave française des années 80 avec des percussions originales et une progression finale électro qui garde la piste éveillée. On nous laisse sur l’oscillante Crime parfait, qui donne l’impression d’un voyage effectivement oscillant, où on accélère à travers les émissions de signaux.
Avec un premier EP de compositions rafraîchissant, où l’identité et la direction bien définies donnent à Cyril Maudelonde qui signe le mix et la réalisation ses premières marques dans le genre, parions que Concordski n’a pas fini de nous surprendre. À part quelques « r » un peu durs et une note qu’on aurait aimé un peu plus tight dans l’ouverture de L’Incendie, c’est un très bel album que je recommande pour une soirée dansante décalée et qui me laisse intéressée pour la suite.

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