La soirée finale des Sylis d’or 2025, tenue hier soir au Théâtre Fairmount, a tenu ses promesses d’ambiance exaltée, de rythmes festifs et de musique ensoleillée. Les trois groupes en présence, Raiz Viva, Kozé et Marzos & Mateo ont offert de solides performances, mais avec des nuances de finition qui ont fait la différence.
C’est Marzos & Mateo avec sa salsa de feu qui a remporté les honneurs du Syli d’or, alors que les racines exaltantes de Raiz Viva se plaçait au deuxième podium pour l’argent, avec le maloya réunionnais de Kozé pour le bronze.
La performance inégale de Kozé explique cette troisième place, malgré une incarnation vibrante sur scène de la chanteuse et danseuse qui mène la charge d’un Maloya, style originaire de l’île de la Réunion, coloré par des chants traditionnels accompagnés de percussions. Si l’entrée en scène était belle et la finale excitante, un épisode central aux tonalités approximatives de la part des choristes a probablement nuit définitivement au groupe. Un fignolage qui reste à réaliser, mais le collectif a quand même de beaux moments à offrir aux prochains festivaliers qui les entendront un peu partout au Québec et au Canada.
Pour ma part, c’est Raiz Viva qui a offert la plus belle combinaison de surprise, d’énergie et d’originalité de la soirée. Une performance intense et soutenue de trente minutes, basée sur une cumbia rhizomique de Colombie qui ose toucher à quelque terreau voisin du Brésil, mais aussi du pays adopté par les membres du groupe, le Québec. Aucune électrification dans cette proposition hyper efficace, seulement des flûtes traditionnelles et un tas de percussions, mais un sens du rythme épatant et une occupation pleine et voluptueuse de l’espace sonore, adoubée par des mélodies accrocheuses. De la superbe musique de laquelle émane une authenticité convaincante. Je souhaite entendre le plus tôt possible ce groupe dans un concert complet. Et vous également.
Il fallait s’attendre à ce que le super groupe Marzos avec le soliste, guitariste et chanteur Mateo frappe fort. 14 personnes sur scène, si j’ai bien compté, avec double ration de trompettes et de trombones, un puissant sax baryton, un clavier, des choristes, un chanteur (excellent) en plus de la vedette Mateo et un paquet de percus, voilà qui a de quoi impressionner. De la salsa assez prévisible dans son déploiement, mais qui a assurément de l’impact. L’ambiance était explosive, comme toujours dans les finales (et demi-finales aussi) des Sylis annuels.