Connections est une suite pour grand orchestre en neuf mouvements écrite presque à parts égales par le Montréalais Jean-Nicolas Trottier et le Vancouvérois Fred Stride (léger avantage pour Trottier, avec cinq compos). La symbolique ‘’connective’’ est activée par le fait que la ville de Winnipeg est située presque pile entre ses deux grandes sœurs. Qui plus est, le Winnipeg Jazz Orchestra, fondé en 1997 (bien avant l’ONJ de Montréal) a pour mission, entre autres, d’offrir des opportunités de rencontres musicales pan canadiennes entre les meilleurs musiciens du pays.
La rencontre offre tangiblement de belles opportunités instrumentales pour l’ensemble, avec des passages de chorals cuivrés puissants et élégants, et de belles envolées des bois. Un hommage de Trottier à son chat fugueur (The Great Return) ouvre la porte à d’assez réjouissantes lignes pour le sax baryton, avatar du gros matou gris. Il y a comme ça beaucoup de détails qui feront plaisir aux mélomanes, même si en termes harmoniques on a connu Trottier plus audacieux. Peut-être un peu prudent et poli (certains diront très canadian), mais l’écriture finement découpée, les jeux de textures contrastées et la prise de son lumineuse offrent une écoute prolongée qui tient
Sommes toutes, une belle sortie qui montre la qualité de notre jazz national.