fado

PAN M 360 au FIJM 2024 | Ana Moura, reine du fado

par Michel Labrecque

Sculpturale, entièrement vêtue de rouge, Ana Moura s’est présentée comme la reine du fado portugais qu’elle est, sous les acclamations de la salle, en grande partie lusophone. 

Qu’on aime ou pas le fado, cette musique traditionnelle portugaise qui est l’équivalent du blues, la dame de 44 ans a une voix puissante, profonde, hors normes, qui laisse émaner des sentiments profonds, souvent de la tristesse, qui est le propre du genre.

Avec son trio de musiciens (batterie, basse, guitare portugaise), elle s’est d’abord lancée dans le fado plus traditionnel, avant de nous faire lentement basculer dans son nouvel univers musical, plus teinté de sons africains et électroniques, avec des tonalités et des rythmes qui rendent la musique plus intéressante.

Après trois chansons, Ana Moura nous a adressé la parole, très longuement, en anglais, langue de compromis, puisqu’elle nous a expliqué en français qu’elle ne parle pas bien français. Il y a des gens qui détestent quand un-e artiste parle trop, parce que ça casse le rythme. Mais Ana voulait vraiment nous faire entrer dans son univers et nous le faire comprendre. 

Elle nous a raconté la genèse de son dernier disque Casa Guilhermina, la maison qui porte le prénom de sa grand-mère, qui est d’origine angolaise, tout comme sa mère. Enfant, elle écoutait sans cesse de la Semba angolaise (pas la Samba brésilienne). Elle nous a raconté que cet album est imprégné de ces rythmes et d’autres musiques régionales du Portugal, très importants pour elle. 

Elle a également dédié une chanson qu’elle a écrite pour Prince, oui celui de Minneapolis, qui lui avait déjà affirmé qu’il voulait produire sa musique.

Durant toute la performance, les trois musiciens étaient accompagnés par des synthés, de l’accordéon, du violon et des voix de soutien enregistrées. C’est comme si nous avions eu droit à la version petit budget du spectacle.

Malgré quelques réserves, il est difficile de douter de l’authenticité de la chanteuse portugaise, qui cherche, avec d’autres compatriotes, à diversifier la musique lusophone actuelle. Et à la partager sur la planète.

Mes deux voisines de siège portugaises avaient des yeux lumineux et bougeaient sans arrêt. À la fin du concert, les acclamations fusaient.

Tout était dit.

crédit photo: @rousseaufoto pour le FIJM

Publicité panam
Publicité panam

Tout le contenu 360

Jaco – Plan F

Jaco – Plan F

JACO compte bien réussir son Plan F

JACO compte bien réussir son Plan F

The TWO, un duo blues improbable

The TWO, un duo blues improbable

Soir de jazz symphonique à Laval

Soir de jazz symphonique à Laval

Erika Hagen – Pouvoirs Magiques

Erika Hagen – Pouvoirs Magiques

Big Band de l’Université de Montréal et Marcus Printup : de la grande visite et du très bon jazz

Big Band de l’Université de Montréal et Marcus Printup : de la grande visite et du très bon jazz

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

Laurence Hélie – Tendresse et bienveillance

Laurence Hélie – Tendresse et bienveillance

De Zigaz à Charlie Juste

De Zigaz à Charlie Juste

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Bon Iver – SABLE, fABLE

Bon Iver – SABLE, fABLE

Une nuit rouge et bleue avec Zaho de Sagazan

Une nuit rouge et bleue avec Zaho de Sagazan

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Magnifiques Héritières

Magnifiques Héritières

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Inscrivez-vous à l'infolettre