classique

OSM : Payare dirige l’émouvant Requiem de Mozart

par Rédaction PAN M 360

L’intensité dramatique et la sincérité des sentiments exprimés par Mozart dans son Requiem contribuent à la fascination que cette œuvre continue d’exercer plus de 200 ans après sa composition. La thématique de la mort est également abordée par Bach avec humanité, et le climat contemplatif du motet Jesu, meine Freude offre une vision sereine de l’au-delà. Le génie de Bach et de Mozart sera magnifié par l’Orchestre et le Chœur de l’OSM.

The dramatic intensity and emotional candour expressed in Mozart’s Requiem contribute to the fascination this work continues to arouse more than 200 years after it was written. Bach similarly approaches the theme of death through an aura of contemplative humanism in the motet Jesu, meine Freude, in which a serene vision of the afterlife is offered. The genius of both Bach and Mozart will be celebrated by the Orchestra and the OSM Chorus.

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chant choral / classique occidental / trad québécois

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

par Judith Hamel

La musique sacrée nous raconte parfois plus que le catéchisme. Elle rassemble, elle élève, elle nous rappelle que nous sommes ici, ensemble. Ce samedi soir, le Chœur Métropolitain nous convie à une double messe à la croisée des Amériques. À la rencontre des peuples argentins et québécois, ces messes font vibrer les rythmes du quotidien, mêlant toutes deux les traditions européennes et les folklores locaux. 

Mais la véritable star du soir, c’était Gilles Vigneault. Une charmante vieille dame, assise à mes côtés, me souffle à l’oreille : « Monsieur Vigneault est là ! ». Les gens devant, derrière, se retournent et sortent leur téléphone pour capturer la présence de cette légende. Avant même que la première note ne résonne dans la Maison symphonique, une ovation s’élève pour saluer ce grand homme qui a forgé la nation québécoise. 

La première partie du concert était consacrée à l’Argentine à travers la musique de quatre de ses compositeurs : Carlos Guastavino, Astor Piazzolla, Juan de Dios Filiberto et Ariel Ramírez.

Le concert s’ouvre sur une note de merveille, de contemplation, avec Indianasde Carlos Guastavino. Ses mélodies charmantes nous chantent la pomme par des textes d’amour aux métaphores sur la nature. Dans Oblivion d’Astor Piazzolla, une œuvre initialement écrite pour bandonéon, l’arrangement pour chœur et voix soliste avec la soprano Myriam Leblanc nous a ensorcelé dès sa première note avec un timbre pur et coloré. Cette version mélancolique fait résonner la thématique de l’oubli dans l’œuvre comme une douce nostalgie. Avec Caminito de Juan de Dios Filiberto, on change de dynamique. Cette chanson légère, ancrée dans la tradition du tango, apporte une touche entraînante et conviviale au concert. 

Enfin, avant la messe québécoise, c’est la Misa Criolla d’Ariel Ramírez qui vient conclure cette première partie. Comme Gilles Vigneault avec sa terre natale de Natashquan, Ramírez explore ici le métissage des cultures, entre racines autochtones et héritages européens. Cette œuvre surprend par ses sections dansantes rythmées qui alternent avec des passages lyriques. Les solistes Antonio Figueroa (ténor) et Emanuel Lebel (baryton) étaient d’une magnifique complémentarité timbrale. Cette messe vivante et ancrée dans les traditions locales mérite d’être entendue et réentendue.

Comme Ramirez, Vigneault tisse les fils d’un peuple métissé dans cette messe qui évoque nos vents du Nord et la prière des gens ordinaires. Présentée en première mondiale, ce nouvel arrangement de la Grand-Messe par Sebastian Verdugo prend une forme légère et colorée, où les textures du chœur se mêlent à celles des guitares, du charango, du piano, de la contrebasse, du violon et des percussions. Si la plupart de la messe conserve une structure et des textes traditionnels, certains airs sont transformés en rigodon accompagné de cuillères et de guitare folk, ce qui surprend agréablement les auditeur·rices. 

Enracinée dans la mémoire de Vigneault de Natashquan, la première et dernière partie comprend des paroles en innu : « Shash anameshikanù. Matshik ! Ituték! Minuatukushùl etaiék. » (Maintenant que la messe est dite, Allez vivre en paix sur la terre). 

Enfin, après avoir patiemment attendu leur moment, les choristes de Vincent-d’Indy se sont joints aux musiciens pour les dernières chansons du concert. Sous les arrangements sensibles de François O. Ouimet, plusieurs chansons emblématiques de Gilles Vigneault ont été interprétées, en terminant évidemment par Gens du pays. Les regards rivés vers Vigneault, c’est tout un public debout qui lui a chanté notre hymne qui célèbre d’ailleurs cette année ses 50 ans, tout comme l’Alliance chorale du Québec. Un moment touchant où on ressentait l’amour d’un peuple pour notre Québec, mais surtout pour celui qui a fait naître cet hymne que l’on connaît tous et toutes si bien.

baroque / chant choral / chant lyrique / classique occidental / musique sacrée

Ensemble Caprice | Une belle soirée sous le signe de la Passion

par Alexis Desrosiers-Michaud

À deux semaines près, l’Ensemble Caprice et Matthias Maute préludaient les célébrations pascales avec la présentation de la Passion selon saint Jean de Johann Sebastian Bach. Dans son discours d’ouverture, Maute raconte que cette œuvre a beaucoup de liens, surtout dans les airs, avec l’art opératique. Comme il nous l’a mentionné plutôt en entrevue, « La Passion selon saint Jean alterne récitatifs, airs et chœurs pour porter le récit avec intensité. Les récitatifs racontent l’histoire, les airs expriment les émotions des personnages, et les chœurs incarnent la foule, renforçant le drame. L’orchestre soutient l’ensemble avec une écriture expressive qui souligne les moments clés. » La preuve nous en fut faite vendredi.

En l’absence de mise en scène, caractéristique de l’oratorio, il faut un narrateur, dans ce cas-ci, l’Évangéliste, pour décrire les scènes. Soutenant toute l’œuvre sur ses épaules, le ténor Philippe Gagné réussit haut la main le défi d’interpréter ce rôle ingrat, mais ô combien important. On voit clairement son intention de raconter réellement une histoire, avec une diction allemande impeccable et laissant les phrases textuelles dicter son interprétation, au lieu de suivre la partition, prêtant une confiance absolue envers le continuo.

L’autre découverte de la soirée est le choriste-soliste William Kraushaar – dont la composition nous avait subjuguées au dernier concert de Caprice -, dans le rôle de Jésus.  Non seulement sa voix est claire, mais Dieu qu’elle porte ! Nous avons déjà hâte de l’entendre comme soliste lors de la prochaine saison. Bien qu’ils interviennent peu, le contre-ténor Nicholas Burns et la soprano Janelle Lucyk livrent leurs arias avec beaucoup d’émotion. Burns est très émouvant en duo avec la larmoyante viole de gambe dans Es ist vollbracht (« Tout est achevé »). Quant à Lucyk, sa voix est quelque peu retenue, mais se fond bien avec les flûtes dans l’ariaIch folge dir gleichfalls (« Je te suis »). Ces deux solistes livrent non seulement leurs arias avec musicalité, mais également avec une présence scénique envoûtante et émouvante.

Le chœur est très bien préparé, et les articulations sèches qui lui sont conférées cadrent bien avec le rôle qu’il occupe, soit la plèbe qui ordonne et acclame l’action du récit biblique. Le meilleur exemple est le morceau « Kreuzige » (Cruxifiez-le! ») où les articulations courtes et accentuées sont incisives.

À la toute fin de l’œuvre, il y avait quelque chose de solennel de voir les solistes (sauf Jean l’Évangéliste) rejoindre le chœur pour entonner un Rut Wohl dansant, et le choral final, en guise d’accompagnement, de remerciement et de célébration de la vie du Christ.

crédit photo : Tam Lan Truong

classique / période moderne

OSM : Isabelle Demers interprète l’Oiseau de feu

par Rédaction PAN M 360

Virtuose accomplie, Isabelle Demers séduit le public par le dynamisme de son jeu et l’originalité de ses programmes. Lors de ce concert, elle transformera le Grand Orgue Pierre-Béique en un somptueux orchestre, dévoilant tous ses atouts dans les transcriptions d’œuvres de Rimski-Korsakov et de Stravinsky.

Consummate virtuosa Isabelle Demers charms audiences with her dynamic playing and original programs. In this concert, she transforms the Grand Orgue Pierre-Béique into an opulent orchestra, bringing out its many facets in transcriptions of works by Rimsky-Korsakov and Stravinsky.

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cinéma / classique

OSM : Fantasia de Disney

par Rédaction PAN M 360

Vivez la magie de Disney avec l’OSM et Fantasia, un des plus spectaculaires films d’animation jamais réalisés. Féériques, cocasses ou fantastiques, les images fusionnent avec la musique de Beethoven, Stravinsky, Dukas et bien d’autres afin de vous faire découvrir l’univers fantastique de la musique classique.

Experience the magic of Disney with the OSM and Fantasia, one of the most spectacular animated films ever made. Enchanting, comical and fanciful, its images dovetail with music by Beethoven, Stravinsky, Dukas, and many others in this journey through the enthralling world of classical music.

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Afrique / classique

OSM : Symphonie «Pastorale» et la mythologie de Glass

par Rédaction PAN M 360

Glass s’inspire de poèmes africains pour composer Ifé, et Beethoven fait part de ses sensations lors d’une promenade à la campagne. De la mythologie du Bénin, célébrée par la chanteuse Angélique Kidjo, à la nature bucolique représentée dans la symphonie « Pastorale », vivez un délicieux moment d’évasion!

Glass drew inspiration from African poems to compose Ifé, while Beethoven conveyed his impressions as he strolled through the German countryside. From the legends of Benin, celebrated by singer Angélique Kidjo, to the rustic landscapes unfolding in the “Pastoral” Symphony, join us for a delightful moment of escape!

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classique / post-romantique

OSM : La poignante Symphonie nº 5 de Tchaïkovski

par Rédaction PAN M 360

Après son succès remporté en 2023, Tianyi Lu retrouve l’OSM en compagnie du pianiste Pierre-Laurent Aimard, un spécialiste incontesté de Bartók. De ce dernier, il interprétera le Troisième Concerto, une partition emplie de poésie et d’emprunts au folklore hongrois. À la relative sérénité de cette œuvre, répondront les accents tourmentés de la Symphonie no 5 de Tchaïkovski dans laquelle le compositeur livre ses craintes les plus secrètes.

After her remarkable performance in 2023, Tianyi Lu returns to the OSM. She is joined by pianist Pierre-Laurent Aimard, undisputed champion of Bartók’s music who performs the composer’s exquisitely poetic Concerto no. 3, infused with elements of Hungarian folklore. This work’s relative tranquility is paired with the tormented inflections of Tchaikovsky’s Symphony no. 5, through which this composer related his most profound personal anxieties.

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classique / classique occidental

Un Voyage Envoûtant à Travers Les Planètes de Holst

par Varun Swarup

Plus d’un siècle après sa création, Les Planètes de Holst demeure une pierre angulaire du répertoire orchestral, et sous la direction de François Choinière avec L’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes (OPCM), l’œuvre a été interprétée avec une clarté et une intention qui ont mis en valeur ses textures complexes et son ampleur émotionnelle. La salle presque comble de la Maison Symphonique témoignait de l’attrait intemporel de cette suite monumentale.

Le déroulement de la performance a été marqué par une attention minutieuse aux détails, capturant le caractère distinct de chaque mouvement. De l’énergie implacable et percussive de Mars aux effluves éthérés de Neptune, l’orchestre a fait preuve d’une précision technique et d’une compréhension profonde de la vision expansive de Holst. Les applaudissements enthousiastes du public après chaque mouvement ont souligné leur connexion à la musique. La rendition de Vénus s’est particulièrement distinguée, déployant une qualité sereine et lyrique qui contrastait efficacement avec les mouvements environnants. Cependant, c’est Neptune qui a laissé l’impression la plus durable. Avec le chœur féminin positionné stratégiquement au-dessus du public, leurs voix désincarnées se sont progressivement évanouies dans le silence, créant un effet irréel qui a persisté dans la salle bien après la dernière note. Le silence collectif du public avant l’éruption des applaudissements en disait long sur l’impact de la performance.

La seconde partie du programme a opéré un changement de ton avec Gloria de Karl Jenkins, une œuvre chorale à grande échelle qui, bien que vibrante et rythmiquement engageante, a semblé quelque peu décalée par rapport à l’introspection et aux qualités cosmiques de The Planets. Malgré ce contraste de programmation, le chœur de l’OPCM a livré une performance engagée et soignée, naviguant avec précision et énergie à travers les transitions dramatiques de l’œuvre. La direction de Choinière est restée une force unificatrice tout au long de la soirée. Sa gestuelle, à la fois expressive et maîtrisée, a équilibré les extrêmes dynamiques de la partition avec une direction claire. Sa capacité à faire ressortir toute la palette de couleurs et de textures de l’orchestre était évidente, en particulier dans les passages plus délicats, où son approche nuancée a permis à la musique de respirer.

Bien que l’association de Holst et Jenkins ait mis en lumière des sensibilités musicales divergentes, la soirée a finalement démontré la versatilité de l’OPCM et le talent de Choinière en tant que chef capable de naviguer avec assurance entre le monumental et l’intime.

classique

Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes : Puccini – Turandot en concert à la Maison symphonique

par Rédaction PAN M 360

Vivez une soirée inoubliable de drame, de passion et de musique saisissante avec une version concert de Turandot de Giacomo Puccini. 
Cet opéra emblématique, situé dans la Chine antique, raconte l’histoire palpitante de la princesse Turandot, dont le cœur glacé et le défi impitoyable envers ses prétendants créent une atmosphère de mystère et de suspense.
L’opéra regorge de certaines des musiques les plus puissantes et émotionnelles de Puccini, incluant l’air célèbre Nessun Dorma, qui est devenu un symbole de triomphe et d’espoir. Des moments intenses et dramatiques aux mélodies aériennes et luxuriantes, Turandot est un voyage émotionnel qui captive le public du début à la fin.
Interprété par l’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes sous la direction de Francis Choinière, cette version concert donne vie à l’opéra avec toute la force d’un orchestre symphonique, accompagné de chanteurs de classe mondiale qui insuffleront une vie vibrante aux personnages inoubliables de cet opéra.

Enjoy an unforgettable evening of drama, passion, and stunning music with a concert version of Giacomo Puccini’s Turandot.
This iconic opera, set in ancient China, tells the thrilling story of Princess Turandot, whose cold heart and ruthless challenge to her suitors create an atmosphere of mystery and suspense.
The opera is filled with some of Puccini’s most powerful and emotional music, including the famous aria Nessun Dorma, which has become a symbol of triumph and hope. From the intense and dramatic moments to the soaring, lush melodies, Turandot is an emotional journey that captivates audiences from start to finish.
Performed by the Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes under the baton of Francis Choiniere, this concert version brings the opera to life with the full force of a symphonic orchestra, accompanied by world-class vocalists who will bring the unforgettable characters of the opera to vivid life.

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classique moderne / classique occidental

OSM et Khachatryan | Musique, politique et condition humaine

par Hélène Archambault

Il y a des moments où on se sent privilégiés d’être là où on est. C’était le cas mercredi soir à la Maison symphonique. Je crois que c’était un sentiment partagé, du moins si je me fie au rappel qu’a eu le violoniste Sergey Khachatryan qui a formidablement interprété le Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 de Tchaïkovski. 

L’orchestre lui a fourni un écrin dans lequel il a pu exprimer sa sincérité, comme lorsque les flûtes reprennent à la fin de sa cadence, toute personnelle, ou encore, dès les premières mesures, alors que les cordes introduisent le violon solo. 

Le rappel est une pièce de Grigor Narekatsi, poète mystique arménien du 10e siècle, saint de l’Église apostolique arménienne. En 2015, en commémoration du 100e anniversaire du génocide arménien, le pape François a déclaré saint Grégoire de Narek (nom francisé), docteur de l’Église, le 36e, pour ses écrits intemporels. Intemporelle, Havoun, havoun l’est. À plus de 1000 ans d’écart, sa pièce résonne. 

Après l’entracte, Payare et l’OSM attaquent la Symphonie no 11, op. 103 « L’année 1905 » de Chostakovitch. 11 jeunes instrumentistes des écoles de musique de Montréal, Conservatoire, McGill, Université de Montréal, font partie de l’orchestre pour l’occasion. Connaître l’histoire de cette symphonie donne des clés pour l’apprécier pleinement, car ce n’est pas le genre de pièce que l’on écoute en préparant une salade de pois chiches le lundi matin avant d’aller attraper le métro. Les notes de programme sont éclairantes. La Symphonie no 11 est intimement liée à l’histoire de la Russie, puis de l’Union soviétique, tant dans son écriture que dans sa réception par le régime. L’URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ayant décrété la musique de Chostakovitch ennemie des travailleurs, il faut attendre les années 1950 pour de nouvelles compositions. Composée début 1957, Chostakovitch y raconte en musique l’insurrection populaire de 1905 contre l’Empire russe. Le premier mouvement, « La place du palais », s’ouvre sur un tableau hivernal et hostile où se déroule bientôt une répression sanglante. Caisse claire militaire, clairon et illustrations de chants folkloriques sont autant de manifestations sonores de la violence de la répression. Le second mouvement évoque le Dimanche rouge et encore ici, Chostakovitch utilise le matériau musical pour dépeindre l’horreur du massacre et la désolation de la mort. Le troisième mouvement « Mémoire éternelle » rappelle la Marche funèbre des Révolutionnaires. Quant au Finale, « Tocsin », c’est la ferveur révolutionnaire, caractérisée par trompettes et cordes basses, interrompue par une mélodie au cor anglais, et qui se termine aux sons des cymbales et des cloches. Quand la musique cesse, on se demande ce qu’on vient de vivre. J’étais émue, dérangée, jetée à terre. 

Ce concert incarne la condition humaine dans toute sa fragilité.

crédit photo: Antoine Saito 

baroque / classique

Les Violons du Roy : Bach, les premières cantates et Bernard Labadie

par Sami Rixhon

On s’imagine facilement et même presque exclusivement le grand Johann Sebastian Bach en homme âgé, pétri des plus grands savoirs  musicaux que seuls l’expérience et le temps  apportent. C’est pourtant un tout jeune homme, au début de la vingtaine, qui nous lègue les puissants et parfaits chefs-d’œuvre que sont ses toutes premières cantates. Des œuvres qui ouvrent l’une des plus importantes sommes musicales de tout l’Occident, livrées ici avec La Chapelle de Québec, dans toute leur splendeur.
Bernard Labadie, chef
Myriam Leblanc, soprano
Daniel Moody, contre-ténor
Hugo Hymas, ténor
Stephen Hegedus, baryton-basse
Avec La Chapelle de Québec

It is easy to imagine the great Johann Sebastian Bach almost exclusively as an elderlyman, steeped in the greatest musical knowledge that only time and experience can bring. Yet it was a young man in his early twenties who handed down to us the powerful, true masterpieces that comprise his very first sacred cantatas. These works are the first of one of the most important musical collections in the whole of the western world, delivered in all their splendour here with La Chapelle de Québec.
Bernard Labadie, conductor
Myriam Leblanc, soprano
Daniel Moody, countertenor
Hugo Hymas, tenor
Stephen Hegedus, bass-baritone
With La Chapelle de Québec

Programme

J.S. BACH
Cantate Christ lag in Todes Banden, BWV 4
Cantate Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit, BWV 106
Cantate Aus der Tiefe rufe ich, Herr, zu dir, BWV 131
Cantate Nach dir, Herr, verlanget mich, BWV 150

Program

J.S. BACH
Cantata Christ lag in Todes Banden, BWV 4
Cantata Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit, BWV 106
Cantata Aus der Tiefe rufe ich, Herr, zu dir, BWV 131
Cantata Nach dir, Herr, verlanget mich, BWV 150

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chant choral / classique occidental / musique de la Renaissance / période classique

9e de Beethoven, Montréal, il y a 200 ans…

par Alexis Desrosiers-Michaud

En ce jour de Saint-Valentin, nous avons eu droit à une première au concert de l’ensemble Caprice et de l’ensemble ArtChoral : la 9ᵉ symphonie de Beethoven sur instruments anciens, sous la direction de Matthias Maute.

Le programme initial devait présenter en ouverture la cantate méconnue Hiob de Fanny Mendelssohn-Hensel. En lieu et place, nous avons eu droit à deux pièces yiddish, soient, Yih’yu L’ratzon de Ernst Bloch et un air traditionnel nommé Oy dortn, ainsi que le célèbre Miserere de Gregorio Allegri.

Les deux pièces juives faisant intervenir la soprano Sharon Azrieli et son imposant vibrato. Agissant à titre de cantor, elle annonce des psalmodies et le chœur lui répond. On ne sait si c’est un problème de micro ou de projection, mais on l’entendait peu du fond du parterre. Reste que c’est fort joli, et que ça nous rappelle que cette musique juive et hébraïque est trop peu jouée dans nos salles de concert.

Le Miserere est un bijou de génie musical qui ne laisse pas droit à l’erreur. Malheureusement, des erreurs, il y eut. D’abord, les voix du quatuor perché dans les hauteurs de la Maison symphonique ne sont pas homogènes ; celles des hommes ne vibrent pas, alors que celles des femmes, si. Qui plus est, ce n’est pas toujours juste. Ensuite, il n’y a aucun changement de volume dans toute la pièce, et comme cette pièce se répète souvent, ça devient redondant et on en perd toute l’intimité. Puis, dans les psalmodies, les notes différentes sont accentuées par les choristes, au lieu d’être légèrement appuyées, et ce n’est parfois pas net dans les coupures et les consonnes. Bref, c’est une belle œuvre, mais qui aurait mérité un rendu plus conséquent.

Le vrai plaisir de la première partie réside dans la création de William Kraushaar, également choriste dans le pupitre des basses, Höre auf meine Stimme. Maute nous avait prévenus, la mélodie allait nous rester en tête, et c’est pour les bonnes raisons. Simple, sans être kitsch, répétée assez souvent sans trop qu’on s’en rende compte, elle est souple et expressive. L’accompagnement ne s’impose pas et laisse le chœur chanter en jouant le rôle d’un tapis harmonique. Si ce n’était de quelques accords dissonants du langage de Morten Lauridsen et de ses contemporains dans les passages a cappella, nous aurions placé cette œuvre entre les styles de Mendelssohn et de Schubert, et à notre première écoute, cette pièce semble accessible pour une majorité des chœurs amateurs. Vite, à quand la publication !

Selon le chef Maute, c’est la première fois à Montréal que la neuvième de Beethoven est jouée sur instruments anciens. Cela prend quelques minutes à s’adapter à ce nouveau son, mais c’est fort agréable et très réussi, malgré quelques écarts de justesse et de précision. Le son n’est pas gras, et les passages forte ne donnent pas l’impression qu’Obélix est en train de soulever le Sphinx, mais la tension est là. Dans le premier mouvement, que Maute dirige à une vitesse folle, on entend tous les éléments des dialogues musicaux, et le deuxième a vraiment l’aspect d’une danse, ce que l’on ressent peu chez beaucoup d’autres chefs. Cependant, la section médiane de ce mouvement est trop rapide et les vents ne suivent pas.  Le troisième mouvement n’est certainement pas adagio, mais très cantabile. On profite des phrases sans s’éterniser ou de tomber dans la lune.

Le dernier mouvement s’ouvre avec souplesse et légèreté. Enfin, les récitatifs des violoncelles/contrebasses ne sont pas trop lourds ! Et tout exalte avant l’entrée du chœur, avec le récitatif de la basse Dominique Côté. Mais dès que le chœur commence, quelque chose nous agace : une soprano perce plus que le reste de sa section, spécialement dans le suraigu, ce qui équivaut à dire presque tout le temps chez Beethoven. Une fois que ceci est ciblé par l’oreille, il est extrêmement difficile de l’ignorer. Ma voisine de siège, qui en fut aussi dérangée, m’a confié en fin de soirée que ce n’était pas la première fois que ça se produisait chez ce tandem. À corriger, si on veut éviter que le travail d’une personne vienne déséquilibrer une exécution rare et de haut niveau.

crédit photo: Tam Photography

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