Pour l’Américaine Angel Olsen, « tout ce nouveau désordre » est un retour au dépouillement chansonnier. L’intention est de mettre en relief la valeur de chansons dénudées de leurs riches arrangements, en l’occurrence neuf titres d’All Mirrors et deux nouveaux – Whole New Mess et Waving, Smiling. C’est comme si on rendait publique la préproduction, avec la certitude que les accords et le « tone » de la guitare, le grain et le timbre de la voix, la qualité du verbe, bref, la charpente de ces chansons acclamées une année plus tôt, était assez robuste pour qu’elles tiennent la route dans leur plus simple appareil. Quelques légers ornements galbent le tout, voilà la relecture minimaliste d’All Mirrors, adaptable à tous les bivouacs, à tous les feux de camp et feux de salon. Forcément, on observe ici une pauvreté harmonique et un jeu guitaristique pour le moins limité, que les habillages antérieurs nous ont fait oublier. On doit ainsi se rabattre sur l’expression vibrante d’Angel Olsen, voix typique du folk-rock amerloque. C’est aussi l’occasion de revoir ses textes empreints d’une vulnérabilité témoignant d’une vie intime récemment perturbée par des changements de cap impromptus, en amour comme en amitié. Opus prévisiblement folk, Whole New Mess se destine aux fans de la chanteuse, autrice et compositrice. Peu probable que d’autres emboîteront le pas…
