Conçu à l’aide d’une guitare électrique jouée à l’archet, très subtilement complétée par une flûte, une trompette, des synthés et des bandes audio bricolées, White Whale, le dernier-né du Britanno-Colombien Caton Diab, se trouve à la jonction enveloppée de brouillard du post-rock, de l’ambient, du classique contemporain et du folk (Haunter se distingue dans cette dernière catégorie). Tantôt calme, tantôt inquiet, voire en colère – il y a dans Street Scenes et Infernal District un élan et un mordant qui contrastent vivement avec les passages grandioses et progressifs. On sent une âpreté, une rugosité tout du long. On reconnaît la griffe de l’artiste, et Diab n’a pas peur de se salir les mains. La musique qui en résulte possède une forte résonance affective. Diab décrit ces morceaux comme des réflexions sur le démantèlement du contrat social, les jours meilleurs semblant de moins en moins à venir. Il y a beaucoup de souffrance dans cette musique, et la blessure est profonde. Inversement, ou peut-être en conséquence, cette musique propose espoir et rédemption. Le bref et bien nommé interlude Utopia offre un peu de réconfort, tout comme l’inspirante finale 100 Famous Views.
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