Considéré comme le Bob Marley des années 90, avec des albums classiques tels que ‘Til Shiloh (1995) et Inna Heights (1997), Buju Banton, maintenant de retour en Jamaïque après neuf ans de détention carcérale américaine, se devait de frapper fort avec son premier effort depuis Before The Dawn (2011), couronné d’un Grammy. Upside Down 2020 propose donc 20 plages, dont la moitié de facture dance-pop, qui conviendrait beaucoup mieux à Shaggy ou Sean Paul, toutes réalisées par de grosses pointures. D’autre part, la voix de Banton, toujours graveleuse à souhait, n’est plus si juste ni inspirée, frôlant parfois l’autoparodie. Les meilleurs extraits déjà parus, Blessed, Trust et Steppa, rappellent son passé dancehall glorieux. Les belles surprises : Yes Mi Friend, en compagnie de Stephen Marley, qui emprunte le refrain de Duppy Conqueror (« Yes mi friend, mi good friend, Mi deh ‘pon street again ») et colle tout à fait à ses déboires, et Call Me avec Stefflon Don, la plus belle réussite urbaine de ce disque-fleuve, contrairement aux collabos quelconques avec Pharell Williams ou John Legend. Inégal et convenu.
