Avec ce deuxième volet d’une série de trois EP, le label Tonal Unity, basé à Séoul, continue de mener à bien son mandat, et ce, de manière élégante. Celui-ci vise à intégrer musique folk coréenne, instruments traditionnels, musiciens contemporains et le vocabulaire des beats et des grooves de partout dans le monde. Bien que le label s’y emploie, il continue aussi d’ouvrir ses horizons et d’attirer des productions des quatre coins du monde.
C’est le Russe X.Y.R. qui ouvre le bal avec la très atmosphérique Bamboo Haze. Le pianiste et producteur sud-coréen Beck Junghyun suit avec Flow, qui démarre de façon prometteuse mais dérive rapidement vers un R&B un peu trop lisse qui frôle le vaporwave. Décevant. Vient ensuite Ryuji Ono avec Should Be There, qui est un peu mieux, mais manque de profondeur.
C’est dans la seconde moitié du mini-album qu’on trouve le meilleur. Le Tokyoïte Mamazu fait un judicieux usage du daegeum, une grande flûte traversière, et de bribes de chants folkloriques sur Blueprint, une pièce fiévreuse et obstinée qui est sans doute la meilleure du lot. Fortunato plaît aussi avec son Sharihotsu, dont le caractère simili asiatique est teinté par les origines brésiliennes du producteur de São Paulo. Le DJ séoulite Bowlcut ferme la marche avec Dream Valley, à la fois épurée et enjouée.
Tonal Unity fait depuis peu partie des labels asiatiques de musique de club que les radios communautaires de Séoul doivent avoir à l’œil. Il y a beaucoup à découvrir. D’après votre humble serviteur, Tonal Unity et sa récente série de EP en particulier constituent un excellent point de départ pour amorcer cette exploration.